Affaire Merah : que reproche-t-on à la DCRI ?
Les députés ont voté mercredi la création d'une commission d'enquête sur le travail des services secrets, proposée par le groupe écologiste.
AFFAIRE MERAH – Les services secrets vont devoir s'expliquer sur les ratés de l'affaire Merah. La création d'une commission d'enquête parlementaire sur leur travail en matière de "suivi et de surveillance des mouvements radicaux armés et, notamment, des filières jihadistes" a été votée, mercredi 5 décembre, sur proposition du groupe écologiste. L'initiative a été critiquée par l'opposition, qui l'a jugée "inutile" et susceptible de "se terminer en eau de boudin".
Sur quoi les services de renseignement devront-ils s'expliquer ? Francetv info récapitule.
Sur leur lenteur à réagir
Dans son édition du mardi 2 octobre (article abonnés), Libération assure que la police aurait pu neutraliser Merah avant la tuerie dans l'école juive Ozar-Hatorah, à Toulouse, le 19 mars. Selon le journal, le nom de la famille Merah apparaît en effet à plusieurs reprises entre le meurtre des trois militaires (à Toulouse le 11 mars et à Montauban le 15 mars) et l'attaque dans l'établissement scolaire, dans laquelle un professeur et trois enfants ont été tués.
Mais à ce moment-là de l'enquête, la PJ de Toulouse et la sous-direction antiterroriste de la PJ de Paris (Sdat) privilégient l'hypothèse d'un règlement de comptes, selon le quotidien. Libération rapporte que Bernard Squarcini, alors patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), regrette que la procureure de Montauban, qui écartait la piste politique, n'ait à ce moment-là "pas jugé utile" de l'associer à l'enquête.
Sur la mauvaise communication entre les services
Le 23 octobre, le "rapport de retour d'expérience (...) sur la lutte antiterroriste", commandé par Manuel Valls sur le sujet évoque un témoignage troublant. Une mère de famille se serait en effet plainte en juin 2010 que Mohamed Merah ait montré à son fils des vidéos de décapitations. Cette information n'est alors pas remontée à la DCRI.
Le 31 octobre, Libération révèle également (article abonnés) que les policiers du renseignement toulousain, préoccupés par les contacts de Merah avec les salafistes locaux, auraient alerté, dès juin 2011, leurs collègues de la DCRI. Ceux-ci n'auraient pas répondu.
Sur leur mauvaise évaluation de la dangerosité de Merah
Le rapport commandé par le ministre de l'Intérieur critique par ailleurs vertement la DCRI sur l'évaluation de la dangerosité de Mohamed Merah, même si les rapporteurs jugent que les défaillances ne relèvent pas de "l'erreur caractérisée". Merah était ainsi connu depuis 2006 comme gravitant autour de la mouvance salafiste toulousaine. Mais sa fiche de surveillance a été désactivée en 2010 de manière "inopportune", juge le rapport.
Son séjour a l'étranger semble par ailleurs avoir été minimisé par les enquêteurs. Contrôlé en Afghanistan en 2010, Merah est en effet l'objet de l'intérêt des renseignements intérieurs, mais son debriefing, le 14 novembre 2010, est raté, selon le rapport, et Merah n'est plus surveillé en janvier 2012. Pendant le siège de son appartement, lors de ses échanges avec un agent de la DCRI, Mohamed Merah le fait d'ailleurs lui-même remarquer.
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