Obsèques de Dominique Bernard : derrière l'hommage, la colère de la famille contre le gouvernement
Emmanuel Macron s'est rendu aux obsèques de Dominique Bernard jeudi 19 octobre. Les proches du professeur, assassiné par un terroriste à Arras, lui demandent désormais des actes.
C'est une cérémonie que les proches voulaient discrète, intime. Dominique Bernard, le professeur de français tué vendredi 13 octobre à Arras par un terroriste, a été enterré jeudi 19 octobre. Emmanuel Macron était sur place, mais contrairement à l’hommage national qui avait été rendu à Samuel Paty le 21 octobre 2020 à La Sorbonne, le chef de l’État n'a pas pris la parole.
Le président français était accompagné de Brigitte Macron et du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. Tous sont restés en retrait, "c'était la volonté de la famille", a assuré le maire d'Arras Frédéric Leturque sur franceinfo.
L'exaspération de la famille et du corps professoral
"La famille est très en colère contre l'institution", confie une source au sein de l'exécutif. Preuve supplémentaire : il n'y a eu aucun contact entre le gouvernement d’Emmanuel Macron et la famille depuis l'attentat, jusqu'à cette rencontre ce 19 octobre, près d'une semaine après l'attaque.
L'exécutif a conscience que le monde enseignant partage cette colère. En témoigne cette scène, samedi 14 octobre, au lycée Gambetta : Gabriel Attal et Xavier Bertrand échangent avec des enseignants en salle des professeurs, au lendemain de l'attentat. Ce n'est pas tant la sidération que l'exaspération qui s'exprime.
"Depuis la mort de Samuel Paty, qu’avez-vous fait ?"
un collègue de Dominique Bernardau lendemain de l'attentat
Les deux responsables politiques sont pris à partie et questionnés sur la sécurisation de l'établissement, sur l'absence de conséquences, aussi, tirées de l'assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020 : "Qu'avez-vous fait en trois ans ?", lance un professeur. Un conseiller ministériel résume : "Désormais, les hommages ne suffiront plus, il faudra des actes".
Sous l'hommage couve donc cette colère. C'est aussi ce qui explique qu'Emmanuel Macron soit économe de ses mots. Le chef de l'État a reconnu mardi 17 octobre, depuis l'Albanie, que tous les pays européens étaient vulnérables face au terrorisme. Il a également assuré que l'État serait impitoyable avec les terroristes. Il doit désormais démontrer que ce même État n'est pas impuissant.
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