Reportage Collégienne retrouvée poignardée en Essonne : vive émotion lors de l'hommage rendu à Louise

Entre 200 et 300 personnes ont assisté samedi à un hommage à Louise, 11 ans, à la chapelle Saint Dominique Savio, qui jouxte le collège d'Epinay-sur-Orge (Essonne), où elle était scolarisée.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne vient déposer des fleurs près de l'entrée du collège André-Maurois (Epinay-sur-Orge), où était scolarisée Louise, le 8 février 2025. (YVES PLANTEY / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Une personne vient déposer des fleurs près de l'entrée du collège André-Maurois (Epinay-sur-Orge), où était scolarisée Louise, le 8 février 2025. (YVES PLANTEY / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Une messe en hommage à Louise s'est tenue samedi 8 février à d'Épinay-sur-Orge, à la chapelle Saint Dominique Savio, qui jouxte son collège. Entre 200 et 300 personnes sont venus rendre hommage à la fillette de 11 ans, dont le corps a été retrouvé poignardé dans le bois des Templiers, dans la nuit de vendredi à samedi. La messe a débuté vers 17 heures, à l'initiative de l'aumônier de cette chapelle. Il y a eu tellement de personnes massées que les portes de la chapelle ont été ouvertes. Des parents et enfants tentent d'entendre le discours de l'aumônier, depuis le parvis, une rose à la main.

Beaucoup sont sortis de la chapelle les yeux rougis, comme Lena, en 5e au collège André-Maurois. "C'était émouvant, je suis un peu fatigué et triste", lâche-t-elle. À côté d'elle, son père regarde dans le vide depuis de longues minutes, la tête enfoncée dans sa capuche. Il a déposé une rose et allumé une bougie pour Louise. "C'est très difficile, c'est choquant, raconte Amar. Ma fille est au collège, avec cette fille elles ne se connaissaient pas très bien mais elles auraient pu se connaître et se côtoyer."

"On se dit que ça aurait pu être les nôtres"

La chapelle ne pouvant accueillir qu'une centaine de personnes, les autres ont attendu leur tour sur le parvis, dans le froid. Mais il était important de venir pour Fernanda. "Il faut qu'on le fasse. Pour ses parents, pour la petite, pour tout. Même si je ne la connaissais pas, ça fait très mal. Quand on a des enfants et des petits-enfants, on ne peut pas rester sans rien dire ni rien faire."

Mackenzie, une étudiante de 20 ans, se devait de venir samedi. "C'est inhumain, je ne comprends même pas comment on peut faire ce genre de chose à un enfant", lâche-t-elle. Tiphaine a trois enfants et cette maman est très marquée par la mort de Louise. "On se dit que ça aurait pu être les nôtres, surtout la dernière, parce qu'elle aussi a fini tôt hier et elle aussi passe par là, raconte-t-elle. On se dit qu'il y a une famille qui s'est arrêtée de vivre dans la nuit". 

"Comme disait ma petite, la mort n'a pas d'âge. Je trouve triste de dire ça à 12 ans."

Tiphaine, mère de famille

à franceinfo

Et le danger peut être partout, c'est ce dont sa petite Nélia a pris conscience. "Je vais essayer de passer par des chemins où je sais qu'il y a des gens, lance-t-elle. Avant je passais parfois par des petits chemins qui étaient plus courts." Amélie, et surtout ses parents, ont justement parlé de ça toute la matinée. "Mes parents m'ont un peu fait une leçon de morale en me disant que ce sont des mesures qu'il faut prendre, ça peut arriver à tout le monde", décrit-elle.

Un "sentiment d'insécurité" parmi les habitants

Face à l'édifice religieux, un parterre de jonquilles a été foulé par des centaines de chaussures, dont celles de Léa, qui fait les cent pas. Ce drame l'inquiète profondément. "Il y a un sentiment d'insécurité, témoigne-t-elle, ça arrive juste à côté de chez nous, on habite deux rues en dessous. Savoir que ça aurait pu être ma petite sœur parce qu'elle finissait à la même heure ce jour-là, c'est inquiétant."

"C'est anxiogène parce qu'on va chercher la petite bête quand on va sortir, on va s'inquiéter de tout et on ne sent plus trop en sécurité."

Léa

à franceinfo

"On leur explique que toute la vigilance qu'on avait auprès d'eux et toutes les consignes qu'on mettait en place jusqu'à présent, elles ont tout leur sens aujourd'hui, malheureusement, explique Mélanie, venue avec sa fille. Et ça nous touche. Ce n'est pas pour les embêter qu'on leur dit de nous prévenir quand elles partent, quand elles reviennent, quand elles vont ailleurs que ce qui était prévu. Quand on les géolocalise sur leur téléphone, ce n'est pas pour les pister, loin de là, mais pour savoir où elles sont et agir vite." 

Et pour les adolescents ou même les parents, le rectorat de l'académie va mettre en place une cellule psychologique lundi au sein du collège André-Maurois.

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