Procès de la rue d'Aubagne : l'association Marseille en colère se dit "déçue des peines", qu'elle juge "symboliques"
Kaouther Ben Mohammed, fondatrice et présidente de l’association "Marseille en colère", dénonce notamment l'absence de prison ferme pour l'architecte expert et l'élu de la ville en charge du logement.
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"Je suis forcément déçu des peines", a réagi Kaouther Ben Mohammed, fondatrice et présidente de l’association "Marseille en colère", sur franceinfo lundi 7 juillet. Quelques heures plus tôt, le tribunal de Marseille a prononcé des peines de prison ferme, sous bracelet électronique, contre trois des copropriétaires dans le procès des effondrements de deux immeubles de la rue d'Aubagne, à Marseille, en 2018.
Deux ans de prison avec sursis ont été prononcés contre l'architecte expert qui avait bâclé une visite de l'immeuble quelques jours à peine avant le drame et l'élu de la ville alors en charge du logement insalubre. "Même si c'est la première fois qu'effectivement des cols blancs, des élus, des experts, ont tous été condamnés à des peines de prison", reconnaît Kaouther Ben Mohammed, "ce sont des peines de prison avec sursis qui restent pour moi symboliques", regrette-t-elle. "C'est limite une peine qu'encourt quelqu'un qui aurait volé dans un magasin de la nourriture, et ça, c'est forcément décevant parce qu'il y a eu huit morts", déplore la fondatrice de "Marseille en colère".
Un système "toujours actif"
"J'espérais des peines de prison ferme" pour l'élu marseillais et l'architecte expert, "parce que même si ce n'est pas le procès du logement indigne en lui-même, c'est aussi par ricochet un message qu'on envoie à tous ces cols blancs qui profitent de la vulnérabilité des personnes qui ne peuvent avoir accès à un logement en sécurité, à tout ce système qui est malheureusement toujours actif aujourd'hui à Marseille et ailleurs."
Le tribunal de Marseille a aussi prononcé des relaxes pour trois autres copropriétaires, estimant qu'ils avaient tenté d'alerter et d'agir contre le délabrement du bâtiment situé au 65 de la rue d'Aubagne et qui comptait dix appartements. Relaxe prononcée aussi pour Marseille Habitat, son ancien directeur général et son ancien directeur technique. Le bailleur social de la ville de Marseille était le propriétaire de l'immeuble voisin, au 63 rue d'Aubagne, qui était vide et qui s'est, lui aussi, effondré le 5 novembre 2018.
"On attendait des peines fortes, un signal fort, et là on a l'impression que le signal est partiellement fort", déplore Anissa Harboui, membre du collectif du 5 novembre-Noailles, sur franceinfo. "On aurait aimé que toutes les parties soient condamnées, pour montrer la responsabilité forte des propriétaires", lance Anissa Harboui, "notamment d'entretenir leurs biens et pouvoir louer des logements dignes". "Le fait que Marseille Habitat ait été relaxé" est "assez incompréhensible", ajoute Maël Camberlein, autre membre du collectif du 5 novembre, lui-même délogé du 69 rue d'Aubagne. Il appelle les citoyens à "se mêler à la politique" pour "co-construire", "faire la politique de demain" sur ce dossier de l'habitat insalubre qui reste un fléau.
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