Les curieuses excuses d'Eric Raoult, accusé de harcèlement sexuel
Le maire UMP du Raincy, visé par une plainte d'une ex-collaboratrice, s'explique en évoquant un "coup de cœur" et une volonté de faire de "l'humour".
L'affaire tombe mal pour Eric Raoult. A quelques jours du premier tour des élections municipales, le maire UMP du Raincy est obligé de s'expliquer sur des accusations de harcèlement sexuel à l'encontre de l'ancienne directrice du centre communal d'action sociale de la ville, révélées mardi 18 mars.
Face à cette mise en cause, Eric Raoult a tenté de se justifier, usant parfois d'arguments étonnants.
"Un moment de faiblesse" et de "l'humour"
Eric Raoult est pointé du doigt pour avoir envoyé près de 15 000 SMS entre octobre 2011 et juin 2012, dont certains très grivois, à une ex-collaboratrice de 33 ans qui estime avoir été licenciée pour avoir refusé les avances du maire.
Certains textos sont pour le moins grivois : "Vous êtes très bien foutue. Avec le vin, vous faites tourner la tête des mecs", "Vous êtes trop chaude ?" ou encore "Agnès, la reine des caresses", figurent parmi les exemples cités par Le Parisien.
"C’est un moment de faiblesse qui est arrivé pendant mon premier accident vasculaire cérébral. Certains textos étaient écrits sur le ton de l’humour", s'est justifié le maire du Rancy.
"Sa physionomie a changé"
L'homme politique assume une partie des reproches en évoquant l'évolution physique d'Agnès Desmaret, l'ancienne directrice du centre communal d'action sociale du Raincy : "Entre le moment où elle a été engagée et le moment où je l’ai rencontrée, elle a fait refaire sa poitrine et sa physionomie a changé", explique l'édile, accusé de lui avoir envoyé un texto disant : "Vos seins sont notés triple A dans les textos de DSK."
"Maintenant, c’est vrai, j’ai eu un vrai coup de cœur pour cette fille mais je jure qu’il ne s’est rien passé", a-t-il encore expliqué.
"Il faut voir le contexte"
Interrogé par L'Express, Eric Raoult concède encore avoir "deux, trois fois, enfin un peu plus" dû dire "qu'elle était jolie". "Mais il faut voir le contexte", se défend-il. Pour le site de l'hebdomadaire, le maire du Raincy fait référence à "des périodes d'hospitalisation [pour deux AVC] alors que l'élu est brouillé avec sa femme" qui l'accuse alors de violences. Il a depuis été relaxé dans ce dossier.
"C'est la seule qui m'a tendu la main, la seule qui m'envoyait des textos alors que je n'avais pas de nouvelles de ma femme", poursuit-il à L'Express, qui note son émotion, avant de conclure : "Je n'ai eu aucune relation sentimentale avec Agnès Desmarest ; peut-être fantasmagorique, aucunement sexuelle."
"C'est une aguicheuse qui m'a tendu un piège"
En revanche, Eric Raoult dément toute volonté de vengeance dans le licenciement de son ex-collaboratrice en juillet 2012, aujourd'hui en arrêt maladie. Evoquant des irrégularités dans la gestion du centre communal d'action sociale, même si les enquêteurs n'ont rien trouvé, le maire assure au Parisien que cette dernière a été "titularisée à son grade donc elle n’a pas subi de préjudice. Et si elle a eu une perte de salaire, c’est parce qu’elle n’assumait plus ses fonctions. Quant à l’exclusion de la mairie, il est lié à la perte de confiance".
Interrogé par le Nouvel Obs, il décrédibilise la parole de la plaignante : "Il s'agit d'une employée municipale qui a donné lieu à un dépôt de plainte pour avoir volé 860 euros dans la caisse. (...) Toute cette affaire n'aurait pas éclaté s'il n'y avait pas eu de litige." La jeune femme "en outre une ancienne candidate de télé-réalité qui a aussi effectué des prestations de gogo danseuse" est "une aguicheuse qui m'a tendu un piège, à la veille des élections municipales, dans le but de me nuire et m'affaiblir politiquement", poursuit-il.
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