Procès de Frédéric Péchier : l'avocat de l'anesthésiste, Randall Schwerdorffer, va plaider l'acquittement de son client

L'anesthésiste de Besançon est jugé à partir de lundi dans le Doubs pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels. Le procès "ne commence pas dans des conditions sereines et convenables", déplore l'un de ses avocats auprès de franceinfo.

Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'anesthésiste Frédéric Péchier (à gauche), au côté de son avocat, Randall Schwerdorffer, le 28 novembre 2023 à Besançon (Doubs). (LUDOVIC LAUDE / MAXPPP)
L'anesthésiste Frédéric Péchier (à gauche), au côté de son avocat, Randall Schwerdorffer, le 28 novembre 2023 à Besançon (Doubs). (LUDOVIC LAUDE / MAXPPP)

Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier, affirme à franceinfo lundi 8 septembre qu'il va plaider l'acquittement de son client, "donc son innocence", explique-t-il. Lundi, le procès de Frédéric Péchier s'ouvre aux assises du Doubs pour plus de trois mois d'audience. L'anesthésiste de Besançon – qui comparaît libre – est jugé pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels dans deux cliniques à Besançon. 156 personnes font partie des parties civiles. 

Depuis le début de l'affaire en 2017, l'anesthésiste a toujours clamé son innocence. Malgré les lourdes accusations auxquelles il fait face, il n'a jamais fait un jour de prison. Pour Randall Schwerdorffer, le procès commence "sous haute tension".

"Ça a toujours été un dossier très tendu avec l'accusation, avec la juge d'instruction, tendu avec les enquêteurs qui ont géré cette affaire."

Randall Schwerdorffer, avocat de Frédéric Péchier

à franceinfo

Randall Schwerdorffer assure que depuis le premier jour de garde à vue de son client en mars 2017, "Frédéric Péchier a toujours eu la même position, il n'a pollué aucune poche" de perfusion en introduisant des substances à doses létales, martèle l'avocat, qui ajoute qu'il n'y a "pas de preuve contre son client dans ce dossier". L'avocat confie enfin ne pas sentir "de risque suicidaire" chez son client, comme ça a pu être le cas "à une époque" "c'était trop". Pour rappel, l'anesthésiste a tenté de se suicider en 2021 en se défenestrant. Désormais, "ça fait huit ans qu'il attend son procès, il fait tout pour être présent à son procès et pour y participer".

Un "problème de budget alloué à la défense"

Par ailleurs, pour Randall Schwerdorffer, le procès "ne commence pas dans des conditions sereines et convenables". Il assure qu'il y a "un problème de budget alloué à la défense pour financer le procès de Frédéric Péchier". Pour rappel, l'un des trois avocats de l'anesthésiste s'est retiré du dossier, estimant ne pas avoir les moyens de défendre son client. Les deux autres avocats du médecin, Randall Schwerdorffer et Lee Takhedmit, avaient quant à eux menacé, mi-août, de se retirer de la défense de leur client en raison de la faiblesse du montant de l'aide juridictionnelle allouée aux deux défenseurs. Une aide accordée aux justiciables n'ayant pas les moyens de financer leurs frais de justice, ce qui est le cas de Frédéric Péchier, qui n'exerce plus la médecine, mais qui n'a jamais été radié de l'Ordre des médecins.

"Le budget alloué à la défense pour quatre mois de procès est de moins de 40 000 euros", explique l'avocat, ajoutant qu'il est "de plus d'un million d'euros pour deux avocats des parties civiles". Ce budget "ne nous permet pas d'assurer une défense équitable et vraiment efficace pour Frédéric Péchier", déplore Randall Schwerdorffer. Malgré tout, l'avocat sera "là lundi" : "On ne va pas laisser exécuter Fréderic Péchier, mais on déplore l'absence de budget pour assurer un procès équitable".

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