Procès d'Éric Dupond-Moretti : ces différentes options de l'Elysée, qui attend la décision avec une grande fébrilité
La décision de la Cour de justice de la République est attendue mercredi dans le procès du garde des Sceaux, jugé pour "prise illégale d'intérêts". Une affaire qui menace l'avenir politique du ministre.
Éric Dupond-Moretti sera-t-il encore ministre mercredi 29 novembre au soir ? Après dix jours d'un procès totalement inédit, la décision de la Cour de Justice de la République sera rendue dans la journée en audience publique, à 15h. Le garde des Sceaux a été jugé pour "prise illégale d'intérêts". Il est soupçonné d'avoir abusé de ses fonctions de ministre pour se venger et régler ses comptes avec des magistrats du Parquet national financier, avec qui il avait eu affaire dans ses précédentes fonctions d'avocat. L'exécutif attend fébrilement cette décision.
"Nous sommes des lapins dans les phares d'une voiture", se lamente un ministre. Oui, mais "tout le monde est derrière Dupond-Moretti", assure un autre. Même Emmanuel Macron a eu des mots doux à l'endroit du garde des Sceaux, mercredi 22 novembre, dans le huis clos du Conseil des ministres. Alors le garde des Sceaux va-t-il être poussé à la démission ? "S'il est condamné, impossible qu'il reste au gouvernement", tranche un influent conseiller. Début octobre, Elisabeth Borne ne disait pas autre chose, s'attirant au passage le regard noir de l'ancien avocat.
Mais à l'Élysée, la règle est-elle aussi claire ? Pas sûr. Impossible de savoir si un plan a vraiment été échafaudé. D'autant que depuis le début de cette affaire, le Palais se refuse au moindre commentaire : "in fine, Macron décidera", balaye un soutien. Et en la matière, le président a changé son fusil d'épaule. Chantre de la moralisation de la vie publique pendant la campagne de 2017 au point de pousser son ministre de la Justice de l'époque, François Bayrou, à la démission avant même sa mise en examen, il a, depuis, fait du cas par cas regrettant la judiciarisation de la vie politique et dénonçant une prétendue "République des juges".
Les traditionnelles rumeurs de remaniement ravivées
Même si Éric Dupond-Moretti crie sur tous les toits que rien ne l'empêche de gérer son ministère - d'ailleurs, en cas de condamnation, il pourrait très bien se pourvoir en cassation - "son meilleur avocat, c'est Macron, plaide un député. Il est absolument persuadé d'avoir trouvé une incarnation pour la justice". Une manière de dire que se séparer du garde des Sceaux serait un crève-cœur pour le chef de l'État, qui en a aussi fait un de ses porte-flingues contre le Rassemblement National et Marine Le Pen. "Quand il leur répond, à l'Assemblée ou sur les plateaux, moi je sors le pop-corn", se marre l'un de ses collègues.
Toutefois, plusieurs conseillers s'amusent à raconter qu'Emmanuel Macron envoie des textos, passe des coups de fil nocturnes à la recherche d'un potentiel successeur à l'ancien avocat. Le tout alimenté par les rumeurs d'un remaniement pour préparer la campagne des européennes. Pendant ce temps-là, Éric Dupond-Moretti surjoue la sérénité. Mercredi dernier, un article du Canard enchaîné révélait même que le ministère de la Justice était sur le point d'acheter un van pour faciliter les déplacements du garde des Sceaux, comme si de rien n'était.
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