Procès de Frédéric Péchier : "On dort avec la télé, parce qu'il a peur de ne pas se réveiller", confie l'épouse de Jean-Claude Gandon, ex-patient de l'anesthésiste
Le procès de Frédéric Péchier, ancien anesthésiste de Besançon (Doubs), accusé d'avoir empoisonné 30 personnes, dont 12 mortellement, s'ouvre lundi 8 septembre. Le médecin clame toujours son innocence. Nous avons rencontré deux proches d'anciens patients.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Ce procès aux assises contre Frédéric Péchier, la famille de Sylviane Baugey l'attend depuis des années. La mère de famille a 57 ans lorsqu'elle est opérée à Besançon (Doubs) pour une intervention bénigne à l'épaule. Sur la table d'opération, elle fait un arrêt cardiaque de 50 minutes.
"Péchier a été appelé pour aider l'anesthésiste en question. Il a su en quatre minutes ce qu'il fallait faire. Alors, à se demander s'il n'attendait pas derrière la porte qu'on l'appelle, on se pose tous la question", témoigne Jacky Baugey, le mari de Sylvaine Baugey.
"Tous les jours, je pense à ça"
En tout, le docteur Péchier est accusé d'avoir empoisonné les poches d'anesthésie de 30 patients entre 2009 et 2017. Douze ont perdu la vie. Jean-Claude Gandon a échappé au pire. Opéré de la prostate, il fait lui aussi un arrêt cardiaque avant d'être sauvé. Depuis, c'est toute la vie de son couple qui a basculé : "Tous les jours, je pense à ça. Tous les jours. On dort avec la télé, parce qu'il a peur de ne pas se réveiller", confie son épouse, Annie Gandon.
Frédéric Péchier clame quant à lui son innocence. Pour l'un de ses avocats, Lee Takhedmit, les preuves ne sont pas suffisantes : "On est en présence d'accidents médicaux qui ont été transformés, pour les besoins de cette théorie accusatoire, en crimes sérieux", estime le conseil. L'anesthésiste fera face à 150 parties civiles dans un procès qui durera trois mois et demi.
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