Procès du double assassinat à l'aéroport de Bastia : comment une surveillante de prison s'est retrouvée au milieu du grand banditisme
Lundi s'ouvre le procès du double assassinat de deux figures du grand banditisme corse, en 2017. Parmi les 17 accusés, Cathy Chatelain, surveillante de prison.
À partir de lundi 6 mai, jusqu'au 3 juillet prochain, la cour d'assises d'Aix-en-Provence va juger 17 accusés qui comparaissent pour le double assassinat à l'aéroport de Bastia de deux figures du grand banditisme corse. Deux hommes avaient été tués le 5 décembre 2017 à l'aéroport de Bastia, sur fond de vendetta entre héritiers du gang de la Brise de Mer.
Parmi ces accusés, il y a donc Cathy Chatelain. On lui reproche d'avoir renseigné une bande criminelle sur les permissions de sortie d'un détenu de la prison de Borgo, où elle travaillait. Mais ce n'est pas tout. Le 5 décembre 2017, la surveillante se trouve dans le hall d'arrivée de l'aéroport de Bastia, où elle doit identifier la cible des tueurs. Il s'agit de Jean-Luc Codaccioni, de retour de Paris, ainsi qu'une autre figure du banditisme corse, Antoine Quilichini, qui est venu le chercher en voiture blindée. Un fait divers qui a inspiré le long-métrage Borgo, sorti à la mi-avril avec Hafsia Herzi dans le rôle principal.
Le "baiser de la mort"
Cathy Chatelain les rejoint dans le hall, fait la bise à l'un des deux et le piège se referme. La presse parlera du "baiser de la mort" : juste après avoir croisé la surveillante, les deux hommes de 49 et 54 ans sont abattus sur le parking par un tireur muni d'un fusil d'assaut et d'un pistolet automatique. Avant de s'enfuir, un complice lancera aux témoins de la scène : "Ce n'est rien, c'est du cinéma, on tourne un film."
Au départ, Cathy Chatelain n'a rien de corse puisqu'elle est née en région parisienne. Cette mère de cinq enfants est d'abord surveillante à Nanterre puis à la prison de la Santé, à Paris. Elle finit par se faire muter à Borgo et s'installe sur l'île de beauté. Fascinée par le banditisme corse, elle lit des livres, apprend la langue et sympathise avec des détenus.
"Je l'ai fait pour le clan"
Face aux enquêteurs, elle dira : "La Parisienne comme moi, qui arrive en Corse et qui rentre dans un truc comme ça, c'est fort quand même. J'ai été engagée pour faire un travail et je l'ai fait pour le clan", expliquera-t-elle encore. "C'est une femme banale, avec une vie de famille et des enfants. Du jour au ldenmain, elle bascule dans la criminalitée organisée et la mafia corse en particulier. Je pense qu'elle a été débordée humainement et qu'elle a été dans une certaine mesure instrumentalisée", soutient son avocat Renaud Portejoie.
Cathy Chatelain, 48 ans, a-t-elle été utilisée en raison de sa fascination pour le milieu corse ? Ce sera l'une des questions posées lors de ce procès où elle risque la perpétuité.
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