Meurtre de Louise : aveux, caractère violent, petite amie impliquée... Ce que l'on sait du principal suspect, après le point-presse du procureur
Le jeune homme de 23 ans a reconnu "les faits qui lui étaient reprochés", selon le procureur d'Evry, et a été mis en examen dans la soirée. Le corps de la collégienne, poignardée à mort, a été retrouvé dans un bois de l'Essonne.
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Il est passé aux aveux. Le principal suspect dans l'affaire du meurtre de Louise, 11 ans, poignardée à mort après avoir disparu vendredi à la sortie de son collège à Epinay-sur-Orge (Essonne), "a reconnu les faits qui lui étaient reprochés lors de sa garde à vue", a annoncé dans un communiqué le procureur de la République d'Evry, Grégoire Dulin, dans la matinée du mercredi 12 février.
Owen L., âgé de 23 ans, a été interpellé lundi à 20 heures à Epinay-sur-Orge, où il réside et où se situe le collège de Louise. Il a été présenté à un juge d'instruction, a ajouté le procureur mercredi, lors d'un point-presse en fin d'après-midi. Dans la soirée, Grégoire Dulin a confirmé à franceinfo la mise en examen du jeune homme pour meurtre sur mineure de 15 ans et son placement en détention provisoire. Franceinfo résume ce que l'on sait de lui.
Il a été confondu par son ADN
Owen L. a d'abord été repéré, vêtu d'une doudoune noire, par les images issues des caméras de vidéosurveillance enregistrées vendredi après-midi. Ces images ont permis de "constater, à 13h58, la présence d'un individu qui traversait un passage piéton et semblait suivre" Louise, a précisé le procureur lors de son point-presse. Grégoire Dulin a ajouté que "lors d'une enquête de voisinage, un témoin indiquait avoir vu un individu, correspondant à l'homme aperçu sur les images de vidéosurveillance, se rapprocher de la mineure puis arriver aux abords du bois des Templiers", où le corps de la fillette a été retrouvé. Le téléphone portable de Louise a été récupéré à proximité.
Cette enquête de voisinage s'est révélée "déterminante" pour la suite des investigations, a appuyé le procureur. En faisant du porte-à-porte, dès dimanche soir, les policiers sont ainsi entrés en contact avec le jeune homme, qui présentait des "coupures sur la main droite", a confirmé Grégoire Dulin. Ce détail a retenu l'attention des enquêteurs, qui l'ont interrogé sur ce point et ont prélevé son ADN, "avec son consentement". Le jeune homme avait alors expliqué "s'être coupé lors d'un accident domestique le mercredi précédent avec un couteau".
Cependant, l'ADN du suspect a été retrouvé sur les mains de la collégienne, a annoncé mardi en fin d'après-midi le parquet d'Evry. L'autopsie, réalisée à l'institut médico-légal de Corbeil-Essonnes, a permis "de relever la présence de très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans les zones vitales", selon le parquet. Toutefois, l'arme utilisée pour le crime est jusqu'à présent restée introuvable.
Un acte commis après "une dispute avec un joueur en ligne"
En garde à vue, Owen L. a d'abord contesté toute participation aux faits au cours des premières 24 heures. Cependant, au moment de la prolongation de sa garde à vue, il a avoué avoir tué Louise, a déclaré le procureur. Le jeune homme a expliqué être sorti de chez lui "très en colère après une dispute avec un joueur en ligne". Portant sur lui un couteau de type Opinel, il avait "l'intention" de "voler une personne pour se calmer".
Dans la rue, après avoir repéré le portable autour du cou de Louise, il a décidé de suivre l'enfant, puis de l'attirer dans le bois des Templiers, "sous prétexte de chercher un objet". Il a "paniqué" lorsque Louise s'est mise à crier, l'a mise à terre et lui a asséné plusieurs coups de couteau, a affirmé Grégoire Dulin. Le suspect avait déjà abordé une collégienne dans le même secteur le 4 février.
Après ses aveux, le jeune homme a expliqué avoir retiré ses vêtements, puis les avoir aspergés "d'eau de Javel, avant de s'en débarrasser avec le couteau qu'il jetait dans une poubelle".
Un jeune homme "violent, nerveux et agressif", accro aux jeux vidéo
Owen L. a toujours habité chez ses parents, "pratique la boxe et le football", a déclaré le procureur, qui a précisé que le jeune homme était étudiant en BTS informatique en alternance, "sans entreprise depuis décembre dernier". Il est connu de la justice pour deux affaires : l'une pour tentative de vol le 23 juin 2021, et l'autre pour un vol commis le 27 février 2022. "Cette dernière affaire a fait l'objet d'une obligation d'accomplir un stage de citoyenneté, qu'il a effectué", a souligné Grégoire Dulin.
L'un de ses camarades, qui jouait au foot avec lui depuis des années au stade de Longjumeau (Essonne), a confirmé à France Télévisions qu'il "était accro aux jeux vidéo" et qu'il pouvait s'énerver facilement. "Il est connu pour être assez colérique, nerveux, et pour mal prendre des choses qui n'ont pas lieu d'être. Quand ça commence à en venir aux mains, les menaces, c'était récurrent, il parlait de sortir un couteau, de faire la peau", a déclaré Ramzi Sayagh face à la caméra de France 2.
Un témoignage qui corrobore celui de la sœur du suspect, âgée de 19 ans. Interrogée par les enquêteurs, elle a décrit son grand frère comme quelqu'un de "violent, nerveux, agressif et jouant de manière intensive aux jeux vidéo", selon le procureur. Ce dernier a précisé qu'elle ne lui parlait plus depuis qu'elle avait subi des violences de sa part, en 2023, qui avaient fait l'objet d'une main courante. Vendredi, elle est rentrée à son domicile aux alentours de 14h10. "Très rapidement, elle a entendu la petite amie de son frère pleurer dans la salle de bain et le mis en cause demander des pansements", a détaillé Grégoire Dulin. Elle a ensuite reconnu son frère "sur la photographie extraite de la vidéosurveillance".
Sa petite amie mise en examen pour "non-dénonciation de crime"
Trois personnes de l'entourage du suspect, son père, 49 ans, sa mère, 48 ans, et sa petite amie de 23 ans, ont été arrêtées dans la nuit de lundi à mardi, pour non-dénonciation de crime. La garde à vue des parents d'Owen L. a été levée mercredi à 17 heures, a annoncé le procureur. Selon ce dernier, ils ont affirmé "qu'ils n'avaient jamais eu connaissance" de l'implication de leur fils dans la mort de Louise et ne reconnaissent pas Owen L. sur les images de vidéosurveillance.
Sa petite amie, elle, l'a identifié "formellement", d'après le magistrat. Elle a ajouté qu'il possédait une casquette et une doudoune identiques à celles que l'on voit sur ces images. "S'il n'a jamais été violent à son égard, il pouvait s'énerver très vite en jouant aux jeux vidéo", a-t-elle confirmé, selon le procureur. Confrontée aux éléments de l'enquête, la jeune femme a confirmé que, vendredi, "son petit ami jouait à Fortnite et avait eu une altercation en ligne avec un autre joueur qui l'insultait". "Très énervé, il arrêtait de jouer et sortait de la maison comme il le faisait souvent pour se calmer", a précisé le procureur. A son retour, il était "blessé à la main avec du sang sur le menton", selon son récit rapporté par le magistrat.
"Il lui disait d'abord être tombé avant de lui raconter, après qu'elle avait insisté, qu'il avait porté plusieurs coups de couteau à une collégienne qu'il disait ne pas connaître", a ajouté Grégoire Dulin. La petite amie d'Owen L. lui a ensuite mis un pansement. Elle a été mise en examen, mercredi soir, pour non-dénonciation de crime et placée sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet.
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