Ce que l'on sait de l'enlèvement et de la mort d'une fillette à Calais

Chloé a été retrouvée moins de deux heures après le signalement de son enlèvement. La fillette de 9 ans a été découverte morte après avoir été violée, mercredi 15 avril, à Calais (Pas-de-Calais).

>> Suivez en direct toutes les informations liées à cette affaire par ici

Un homme interpellé aux abords de la scène de crime a été placé dans la foulée en garde à vue par la police judiciaire. Il a reconnu "immédiatement son implication dans le meurtre de l'enfant", selon le parquet de Boulogne-sur-mer. Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.

Comment s'est déroulé l'enlèvement ?

La disparition de l'enfant est signalée vers 15h30, rue Bossuet, à Calais. "C'est allé tellement vite, raconte une habitante du quartier Beau-Marais au Parisien. La pauvre maman n'a pas eu le temps de réagir, elle a tourné le dos cinq minutes et sa fille s'est envolée." 

"La maman était avec ses deux autres petits, détaille ce témoin. Chloé était en train de s'amuser avec une copine à l'aire de jeux juste en face. Quand sa maman s'est retournée, elle a vu un homme (...) prendre l'enfant et l'embarquer de force dans une voiture. C'est là que je suis arrivée et que je l'ai vue hurler. Elle criait : 'On m'a volé Chloé, on m'a volé Chloé !'" D'après le procureur, l'homme a expliqué que "la fillette l'aurait arrosé avec un pistolet à eau. Il l'a alors empoigné, par la gorge et par le buste, avant de la forcer à monter dans son véhicule".  

A BFMTV, la mère de Chloé explique qu'elle a dû s'absenter pour changer ses deux autres enfants alors qu'elle surveillait sa fille et sa copine. "Je partais juste 5 minutes avec les deux petits pour les changer et je redescendais tout de suite. Quand je suis redescendue, on m'a dit : 'On t'as pris Chloé'. J'ai crié, et quand je suis arrivée de l'autre côté, elle était derrière les poubelles et il y avait le gars. Il a pris Chloé par le bras, il a couru et il est parti. Quand j'ai crié, elle ne m'a pas répondu. Elle était allongée par terre et il l'a soulevée. Je ne sais pas ce qu'il lui a fait avant, parce qu'elle ne s'est pas débattue. Elle n'a rien fait et n'a même pas crié."

"L'homme la portait en la serrant par le cou, l'étranglant presque, assure le fils d'une voisine à La Voix du Nord. Elle se débattait, a tenté de s’échapper. Il l’a claquée contre un mur et lui a crié : 'je vais te tuer'." Une autre habitante du quartier, Fabienne, raconte que l'agresseur, "un homme à lunettes de soleil, dégarni, bronzé", rôdait dans la zone avant l'enlèvement. Stacy, un adolescent du voisinage qui a vu l'homme tenir la petite fille par la main, a affirmé à Fabienne que l'agresseur l'avait menacé de "lui flinguer la gueule" s'il ne partait pas, sans préciser s'il avait vu une arme.

Où a été retrouvée l'enfant ?

Les patrouilles de police ont été mises en alerte après le signalement de la disparition de l'enfant. C'est finalement en "faisant une ronde", que "l'adjoint à la sécurité de la ville a retrouvé un véhicule rouge vide, immatriculé en Pologne, à l'arrière du bois Dubrulle, dans le nord de la ville", raconte la sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart. C'est dans un véhicule de ce type que l'enfant aurait été contrainte de monter.

"[L'adjoint à la sécurité] a alors appelé les forces de l'ordre, qui ont retrouvé le corps de la fillette dans le bois vers 17h15", poursuit l'élue. Chloé est "retrouvée nue", selon une source proche de l'enquête. "Les secours présents sur place ne parvenaient malheureusement pas à la réanimer", a expliqué le parquet.

Qui est le suspect interpellé ?

Un suspect est interpellé et placé en garde à vue quelques minutes plus tard, vers 18 heures, explique le parquet. L'homme, "âgé de 38 ans, de nationalité polonaise", "se trouvait à proximité des lieux". Il a a reconnu "immédiatement son implication dans le meurtre de l'enfant", selon le procureur procureur de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), Jean-Pierre Valensi.

Selon Le Parisien, citant des enquêteurs, cet homme, alcoolisé au moment de son arrestation, aurait "un lourd passé judiciaire". Ayant eu un parcours chaotique marqué par l'errance et des vols et violences volontaires, il avait notamment été condamné en 2010 à six ans de prison ferme et une interdiction définitive du territoire après de violentes agressions, selon les mêmes sources et l'une de ses victimes, qui témoigne dans le Parisien jeudi. Il était sorti de prison il y a quelques mois.