TEMOIGNAGES FRANCE 3. "C'était quelqu'un qui prônait la tolérance" : deux policières racontent comment un collègue radicalisé n'a jamais éveillé leurs soupçons
Ce policier a été condamné pour "complicité d'actes terroristes". Au quotidien, son attitude n'avait rien laissé paraître de ses convictions radicales.
Si des zones d'ombre demeurent sur les motivations de son auteur Mickaël Harpon, l'attaque à la préfecture de police de Paris a ravivé les craintes sur les risques de radicalisation dans la police. Mercredi 30 octobre, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a annoncé que sept agents avaient été désarmés pour radicalisation depuis cette attaque. Parfois, cette évolution se fait à l'insu des policiers eux-mêmes. France 3 a rencontré deux policières du Val-de-Marne qui racontent leur surprise quand l'un de leurs collègues a été arrêté en 2017, puis condamné, en juillet dernier, pour "complicité d'acte terroriste".
Pendant cinq ans, ces deux policières avaient travaillé avec cet homme et voyaient en lui un collègue comme un autre. "C'était quelqu'un qui prônait la tolérance, qui était complètement ouvert d'esprit sur les autres religions. C'était le premier à dire que sa religion était quelque chose de personnel", confie l'une d'elles. A l'époque, sa consœur ne sent jamais de "distance parce qu'[elle est] une femme" : "On se fait la bise, on déconne, on plaisante."
"On met sa vie entre les mains de ses collègues"
Leur surprise est totale quand, en 2017, il est arrêté : "C'est un matin, un service spécial arrive dans le commissariat, le prend, et voilà. On l'a su le jour J", raconte une des deux agents. "On est sous le choc. (...) On relit les conversations qu'on a pu avoir avec lui par SMS, par WhatsApp, par les réseaux sociaux. On se pose plein de questions : qu'est-ce qu'il va faire de ces informations-là ?"
Des souvenirs ravivés par l'attaque à la préfecture de police de Paris. "On s'est dit voilà, la même histoire que nous, sauf que nous il n'est jamais passé à l'acte", juge une des policières, qui se demande tout de même "s'il avait vraiment l'intention de faire quoi que ce soit avec nous".
Quoi qu'il en soit, cette situation a ébranlé leurs convictions de policières : "On est dans un métier dans lequel on est censés remettre sa vie entre les mains de ses collègues. (...) Si on commence à devoir remettre en cause leur loyauté ou leur façon d'être, on ne peut plus faire notre travail correctement".
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