Seine-Saint-Denis : la police intervient après le déclenchement d'un téléphone grave danger, le suspect tué par balle
L'homme se trouvait dans la cage d'escalier de sa conjointe à Noisy-le-Grand, lorsqu'elle a activé son téléphone de protection de victimes de violences conjugales. Un échange de tirs a ensuite eu lieu.
Un homme de 26 ans, a été tué par balle, mercredi 7 février, à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), a appris franceinfo de sources concordantes. D'après les premiers éléments, l'homme s'est rendu chez son ex-compagne, âgée de 24 ans. Vers 19h20, celle-ci a déclenché son téléphone grave danger - téléphone qu'on remet à des victimes de violences conjugales en situation de très grave danger, qui comprend un bouton d'appel d'urgence qui déclenche une intervention rapide des forces de l'ordre.
Les policiers se sont alors rendus sur place. Ils ont été pris pour cible par l'homme en question, armé. Des échanges de coups de feu ont lieu. Deux policiers de la BAC tirent chacun au moins à deux reprises, en riposte. Un policier est blessé à l'avant-bras. "La personne n'avait pas forcément l'arme à la main. Quand les policiers ont essayé de le ceinturer et de le menotter, c'est là où un coup de feu est parti. Après, il a sorti son arme et donc les policiers ont riposté", a expliqué jeudi 8 février sur franceinfo Jean-Christophe Couvy, secrétaire national du syndicat Unité SGP Police. Le suspect est mort, malgré un massage cardiaque des secours. L'homme, qui vivait dans les Hauts-de-Seine, était déjà connu des autorités pour des faits de violences sur conjoint.
La policière et secrétaire nationale Unité SGP Police Linda Kebbab a réagi sur X : "Les policiers de la BAC Noisy-le-Grand ont empêché un féminicide au péril de leurs vies. Dans la cage d’escalier de la femme en danger, l’auteur a tiré sur les policiers". "Les trois policiers sont très choqués. Forcément, ça ne nous arrive pas tous les jours de sortir avec notre arme et de neutraliser un individu", a expliqué Jean-Christophe Couvy, qui a donné des nouvelles du policier blessé à l’avant-bras. Dans la journée de jeudi, "il allait voir avec le médecin s’il allait y avoir une opération ou pas", a-t-il précisé. "Notre job, c'est d'être aux côtés de nos collègues, les entourer et de faire en sorte qu'après ils reviennent très rapidement et qu'ils puissent aussi supporter et surmonter cet état de choc", a-t-il ajouté.
Deux enquêtes ouvertes
Le parquet de Bobigny a ouvert deux enquêtes jeudi : la première, confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis, pour chef "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique", la seconde, confiée à l'IGPN, la police des polices, pour "violence volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Dans le communiqué, le parquet rappelle le déroulement des faits, survenus mercredi soir. "Vers 19h15, une femme âgée de 24 ans déclenchait son téléphone grave danger, lorsque son compagnon, âgé de 26 ans, se présentait à son domicile de Noisy-le-Grand". Interviennent alors un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) du commissariat de Noisy-le-Grand, qui se rend "immédiatement" sur les lieux.
Le téléphone d'urgence remis il y a 15 jours à la femme
Deux policiers entrent dans l'immeuble et "croisent l'individu dans les parties communes", et "dans des circonstances que l'enquête devra déterminer, l'individu faisait usage d'une arme à feu en direction des policiers, blessant l'un des deux au bras". Les policiers ont alors riposté et tiré "chacun à deux reprises" sur le suspect, qui a été touché. "Malgré l'intervention des secours, son décès était constaté à 20h25".
Le parquet de Bobigny détaille le casier judiciaire de l'homme, "déjà condamné pour des faits similaires en 2019" et qui a "fait l'objet d'une procédure de comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Bobigny" pour "des faits de violences" sur une jeune femme. Il était sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'entrer en contact avec la victime et interdiction de paraître au domicile. "Un téléphone grave danger était remis en urgence par le parquet dès le 25 janvier pour protéger la victime", conclut le communiqué du parquet.
Plus de 3 500 téléphones grave danger attribués en 2022
En 2022, 3 556 téléphones ont été attribués à des femmes victimes de violences conjugales. Dans la même année, "il y a eu presque 2 500 interventions" grâce au téléphone grave danger. "C’était 1 185 en 2020, donc ça a explosé", a précisé Jean-Christophe Couvy.
Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes met en avant sur X, jeudi 8 février, le dispositif de téléphone grave danger, le qualifiant d'"outil précieux pour protéger les femmes". "C'est la démonstration de la coopération intérieur-justice au service de la lutte contre les violences faites aux femmes", salue-t-elle. Aurore Bergé tient donc à remercier "les forces de l'ordre" pour leur intervention. "Un féminicide a été empêché", ajoute-t-elle.
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