Photos de l'attentat de Nice : la justice n'ordonne pas le retrait de "Paris Match", mais interdit toute nouvelle diffusion du magazine
Le magazine publié jeudi 13 juillet contient des images de vidéosurveillance du soir de l'attentat, ce qui suscite la colère des victimes et de leurs proches.
Paris Match reste en kiosques jusqu'à épuisement des stocks. Le tribunal de Paris n'a pas ordonné, jeudi 13 juillet, le retrait du dernier numéro du magazine, dans lequel se trouvent des captures d'écran des images de vidéosurveillance de la ville de Nice le soir de l'attentat perpétré sur la promenade des Anglais, le 14 juillet 2016. Il a en revanche interdit toute nouvelle diffusion de l'hebdomadaire.
Le ministère public, qui assignait Hachette Filipacchi Médias et la directrice de la publication de Paris Match, demandait "au tribunal d'ordonner le retrait de la vente" du magazine et "l'interdiction de diffusion sous tous formats, notamment numérique". Celui-ci a également ouvert une enquête pour "violation du secret de l'instruction et recel" de ce délit.
"Une question d'intérêt général"
"Nous sommes évidemment satisfaits", a réagi Stéphane Gicquel, le secrétaire national de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac), contacté par franceinfo. "Nous nous étions posé la question de faire des démarches avec nos associations, la Fenvac et la Promenade des anges, mais le fait que cette demande de retrait vienne directement du parquet a beaucoup plus de force et de sens", poursuit-il.
Stéphane Gicquel assure que la rédaction du magazine n'a pas contacté la Fenvac avant la publication des photos. "Je n'ai vu les photos que mercredi après-midi", affirme-t-il, indigné par les propos de l'avocate de Paris Match, qui a présenté le numéro comme "un hommage aux victimes et aux rescapés". "A partir de là, toute communication avec eux paraît tellement illusoire", lâche-t-il.Cela montre bien que c'est une question d'intérêt général, d'ordre public, même s'il y a évidemment une vraie problématique de respect vis-à-vis des victimes.
Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fenvacà franceinfo
"Paris Match" toujours en kiosque pour l'instant
Jeudi après-midi, le distributeur Presstalis n'avait donné aucune consigne aux kiosquiers. "Pour l'instant, aucun mail, aucun appel, assure Joseph, un kiosquier parisien rencontré par franceinfo. De toute façon, je n'en ai plus ce matin. Un client en a pris cinq, un autre six, un autre en voulait vingt... J'ai gardé cet exemplaire pour ma femme."
Mais les photos ne sont pas très choquantes ; elles permettent de montrer la réalité aux gens.
Joseph, kiosquier parisienà franceinfo
Un peu plus loin, Elie n'avait vendu qu'une vingtaine de Paris Match sur soixante. "Mais avec cette publicité, tout le monde va venir les acheter, maintenant."
Des images "abjectes" pour Estrosi
Tous ne sont pas du même avis. A Nice, une trentaine de kiosquiers avaient organisé le boycott de Paris Match, à l'initiative d'un commerçant qui a vécu le drame confiné dans son magasin avec des clients apeurés, rapporte Nice Matin. C'est aussi l'avis des associations de victimes, qui considèrent que ces images "portent atteinte à la dignité des victimes et de leurs proches".
L'avocat de la Fenvac, Eric Morain, avait appelé mercredi le parquet antiterroriste de Paris "à faire cesser ce trouble manifestement illicite". Christian Estrosi, le maire de Nice, a critiqué la publication d'images "insoutenables et abjectes". L'élu dit avoir écrit "au ministre de la Justice afin qu'il se saisisse de cette nouvelle parution qui ne manquera pas de raviver la douleur des familles".
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