Hichem Miraoui, victime de l'attentat raciste à Puget-sur-Argens, un coiffeur "super gentil" pour qui deux marches blanches sont organisées dimanche
Deux hommages sont prévus dans la journée, dans le Var et à Marseille, en mémoire du quadragénaire tunisien assassiné fin mai, qui travaillait dans un salon de coiffure.
Des hommages "pacifistes", "dans le calme", pour un homme qui se sentait "menacé". Deux marches blanches sont organisées dimanche 8 juin en mémoire de Hichem Miraoui, abattu dans la soirée du 31 mai à Puget-sur-Argens (Var). Son voisin, Christophe B., 53 ans, unique suspect de ce crime, a été mis en examen et écroué jeudi pour assassinat terroriste en raison de l'origine, au vu notamment de ses multiples publications en ligne avant et après les faits. Son avocat conteste la "qualification terroriste, comme l'intention raciste". Il a néanmoins reconnu "la matérialité des faits" lors de sa garde à vue, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat), qui s'est saisi de cette affaire, une première pour un homicide lié à la mouvance d'ultradroite.
"Il y a de la colère, de la peine, de l'incompréhension aussi", a déclaré sur ICI Provence, jeudi, Mouna Miraoui, une cousine de la victime qui vit à Marseille. Elle y organise la première marche blanche, prévue à 10 heures dimanche depuis la Porte d'Aix, selon le vœu des habitants. "Beaucoup de gens nous ont appelés pour y participer, c'est une ville ouverte." "Ce n'est pas un moment où on veut parler de politique, mais pour rendre hommage à Hichem", a-t-elle insisté. La deuxième marche est organisée par un ami d'Hichem Miraoui, dans la ville de Puget-sur-Argens où il résidait. Elle doit démarrer à 15 heures.
"Un mec très très bien"
De nationalité tunisienne, né en 1979, Hichem Miraoui était installé en France depuis plusieurs années. L'avocat de sa famille, Mourad Battikh, le décrit au micro de franceinfo comme "un homme sans histoire". "Issu d'une fratrie de huit frères et sœurs, avec ses parents restés en Tunisie, il avait quitté son pays à la recherche d'un avenir meilleur", précise-t-il. Il était coiffeur dans un salon de Puget-sur-Argens, baptisé Facekoop. Devant le rideau baissé de l'enseigne, plusieurs personnes sont venues déposer des bouquets de fleurs et des petits mots à son intention.
"C'est un choc, ça fait cinq ans qu'on le voit tous les jours, qu'on lui dit bonjour. Mon conjoint se faisait coiffer chez lui. Savoir qu'on ne le verra plus, qu'on ne l'entendra plus parler, ça fait de la peine, c'est vraiment pas juste", a confié Héloïse, une voisine commerçante, à France 3 Côte d'Azur. "C'était un mec très très bien", ajoute Angélique, une autre habitante de Pugent-sur-Argens, petite commune provençale de l'arrière-pays varois. "C'était pas quelqu'un à histoire, c'était quelqu'un de super gentil. Il faut respecter sa mémoire, qu'il repose en paix", abonde une troisième.
Le maire Divers Droite de Puget-sur-Argens, Paul Boudoube, a déclaré mardi face caméra qu'il ne le connaissait pas "directement" mais "au travers de la satisfaction des gens qui se faisaient couper les cheveux" et des "amitiés réciproques" qu'Hichem Miraoui avait développées avec de nombreux habitants de sa commune.
"Gentil, gentil, gentil... Il ne faisait pas payer la coupe quand tu n'avais plus de sous, il te disait : 'La prochaine fois...'", témoigne dans Le Monde Marouen Gharsali, qui a immigré de Tunisie, lui aussi.
"Il se sentait étouffé"
En revanche, selon les proches d'Hichem Miraoui, son voisin nourrissait une haine à son encontre depuis plusieurs semaines. Hichem Miraoui avait emménagé dans un logement spartiate, un ancien box de stockage aménagé en habitat, il y a quelques mois. "Cela ne devait pas durer, c'était pour dépanner", déplore Majid, l'un de ses amis, dans Le Monde.
Sa cousine relate à France 2 qu'il se plaignait des propos racistes de son voisin et cherchait à déménager. "On ne peut que se sentir menacé quand on entend tous les quatre matins, en se levant, des insultes racistes, 'sale Arabe', 'retourne chez toi'", expose Mouna Miraoui à ICI Provence, en soulignant que son cousin n'était pas quelqu'un "dans le conflit". "Il ne se sentait pas bien, il se sentait étouffé", insiste-t-elle. Hanen Miraoui, une sœur de la victime, confirme à l'AFP qu'il avait "trouvé des mots racistes écrits sur sa Vespa, du genre 'sale Arabe'" et que le suspect "était connu dans le quartier pour sa haine des Arabes".
D'après son récit, lorsqu'il a été tué, Hichem Miraoui était chez lui, en communication vidéo avec sa famille, dont sa mère qui vit en Tunisie, pour parler des préparatifs de l'Aïd-el-Kébir, grande fête musulmane célébrée vendredi. "Il rigolait et taquinait ma mère qui était malade, puis tout d'un coup, je l'ai entendu dire 'Aïe', puis la communication s'est interrompue", a décrit Hanen Miraoui. Aujourd'hui, elle réclame "justice" pour son frère, "victime d'un acte terroriste".
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