: Vidéo Qu'est-ce que le "Sarco", cette capsule de suicide qui fait polémique en Suisse ?
Une enquête a été ouverte en Suisse pour "incitation et aide au suicide" après l'utilisation de ce dispositif qui permet de se suicider sans l'aide d'un médecin.
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"Si vous voulez mourir, appuyez sur ce bouton" : voici le message qu'a pu lire une Américaine de 64 ans, gravement malade, qui est morte lundi 23 septembre dans un coin de forêt en Suisse. Elle s'est donné la mort grâce à l'aide d'une machine en forme de sarcophage futuriste, jugée illégale par les autorités qui ont arrêté plusieurs personnes. C'est la première fois que cette capsule est utilisée, selon les médias suisses.
Une mort sans panique, les yeux tournés vers le ciel. C’est la promesse du "Sarco", abréviation pour sarcophage. La capsule - à mi-chemin entre une cabine de bronzage et un cercueil vitré - a été développée par Philip Nitschke, un ancien médecin australien connu pour ses positions controversées sur le suicide et la fin de vie. Une pression sur un bouton et de l’azote remplace l’oxygène, provoquant une perte de conscience puis la mort.
Selon l'association The Last Resort, qui promeut le dispositif, l'utilisation de la capsule est gratuite, mais le coût de l'azote est de 18 francs (19 euros). L'association affirme qu'"en temps voulu, les plans d'impression en 3D" de l'appareil seront publiés, "afin que les personnes âgées de plus de 50 ans et saines d'esprit" puissent l'imprimer, pour un coût d'environ 15.000 euros.
Un décès "paisible, rapide et digne"
Le parquet de Schaffhouse avait été averti lundi par un cabinet d'avocats "qu'un suicide assisté à l'aide de la capsule Sarco avait eu lieu dans une cabane forestière à Merishausen, dans l'après-midi". "Nous avons trouvé la capsule avec la personne inanimée à l'intérieur", a raconté le premier procureur de Schaffhouse, Peter Sticher, au quotidien suisse Blick.
Sur une photo transmise par l'association The Last Resort, cette mini-cabine violette vissée sur des roulettes repose dans la pénombre d'un sous-bois du canton de Schaffhouse, au nord de la Suisse, à deux pas de l'Allemagne, quelques heures avant son utilisation par la sexagénaire.
Le coprésident de The Last Resort, Florian Willet, était la "seule personne présente" lors de la mort de cette Américaine originaire du Midwest, qui souffrait d'une "grave déficience immunitaire". Il a décrit son décès comme étant "paisible, rapide et digne". Le corps de la personne décédée a, lui, été transféré à Zurich pour y être autopsié.
Le suicide assisté autorisé en Suisse sous conditions
Le suicide assisté est possible en Suisse dans des conditions très précises, mais cette capsule "Sarco" fait des remous depuis sa présentation en juillet. Le dispositif a soulevé d'importantes questions éthiques mais aussi de nombreuses questions de droit pour déterminer si elle peut, ou non, être considérée comme légale. La ministre suisse de la Santé a finalement estimé qu'il ne respecte pas la loi sur la sécurité des produits et celle sur les produits chimiques. Plusieurs cantons avaient interdit en urgence la capsule dès cet été, de peur qu’elle soit utilisée sur leur territoire.
Selon la loi suisse, seul celui qui, "poussé par un mobile égoïste", prête assistance au suicide de quelqu'un est punissable. La pratique de l'assistance organisée au suicide est toutefois encadrée par les codes de déontologie médicale et des organisations telles qu'Exit et Dignitas, qui ont édicté leurs propres garde-fous (âge, maladies, etc.).
"Sarco" en est tout l'opposé, assure Gabriela Jaunin, la vice-présidente d'Exit Suisse romande : "Ce n'est pas notre manière de faire. Je trouve triste, horrible même, de devoir se mettre dans une capsule, d'être tout seul là-bas dedans. Alors qu'avec Exit et les autres associations, les personnes qui décident de s'en aller sont entourées de leurs proches, peuvent leur donner la main... C'est quand même beaucoup plus doux que d'être enfermé dans une capsule."
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