Violences contre les soignants : "Quand on envoie un agresseur faire du jardinage, c'est une insulte à la dignité du soignant", réagit un collectif qui appelle à la mobilisation

Les médecins, infirmiers et kinésithérapeutes sont appelés à fermer leur cabinet et à manifester mercredi 12 mars à Paris et à Marseille, à l'occasion de la "journée européenne contre la violence faite aux soignants". Ils réclament "une réponse judiciaire adaptée et des sanctions exemplaires dissuasives".

Article rédigé par franceinfo
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Saïd Ouichou, médecin généraliste à Marseille et fondateur du "Collectif du 12 mars" aux côté de Sarah Hambli, le 22 août 2024. Sa jeune consœur a été violemment frappée 10 jours avant par deux jeunes femmes pour avoir refusé de délivrer une ordonnance pour une tierce personne absente. (LAURENSON PHILIPPE / MAXPPP)
Saïd Ouichou, médecin généraliste à Marseille et fondateur du "Collectif du 12 mars" aux côté de Sarah Hambli, le 22 août 2024. Sa jeune consœur a été violemment frappée 10 jours avant par deux jeunes femmes pour avoir refusé de délivrer une ordonnance pour une tierce personne absente. (LAURENSON PHILIPPE / MAXPPP)

"Quand on envoie un agresseur de médecins faire du jardinage pendant trois semaines, en l'envoyant faire des travaux d'intérêt général, je trouve que c'est une insulte à la dignité du soignant", réagit mercredi 12 mars sur France Inter, Saïd Ouichou, médecin généraliste à Marseille et fondateur du "Collectif du 12 mars".

Ce collectif - qui regroupe des médecins, des professionnels paramédicaux, des pharmaciens, des collectifs et des syndicats - appelle à un mouvement national mercredi pour lutter contre les violences faites aux soignants. Des manifestations sont prévues dans plusieurs villes en France. De nombreux médecins sont également invités à fermer leur cabinet. Les violences contre les soignants (insultes, menaces, agressions physiques, vols ou encore vandalisme) se sont multipliées ces dernières années. 1 581 incidents ont été signalés en 2023 en France, soit une hausse de 27% en un an, selon l'Observatoire de l'ordre des médecins.

Des travaux d'intérêt général, "c'est une invitation à continuer"

Face à ces violences, Saïd Ouichou regrette certaines peines. Le médecin estime que quand la personne condamnée est contrainte d'effectuer des travaux d'intérêt général, "c'est un message et une invitation à continuer" les agressions envers les soignants. Saïd Ouichou souhaite donc interpeller les politiques, rappelant que l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Firmin Le Bodo, "avait rédigé un plan interministériel contenant 42 mesures pour sécuriser l'exercice des professionnels de santé". Aujourd'hui Saïd Ouichou souhaite que ce dossier "qui existe" et qui se trouve "au fond d'un tiroir" soit pris en main et "appliqué". "Les ministres se succèdent mais aucun ne profite de l'expérience du précédent pour continuer le travail".

Dans un communiqué publié le 5 mars, le collectif a demandé "une réponse judiciaire adaptée et des sanctions exemplaires dissuasives". Parmi les mesures urgentes que les soignants réclament, on retrouve l’extension du délit d’outrage à tous les professionnels de santé, l’installation d’équipements de protection dans les cabinets médicaux ou encore le fait de faciliter le dépôt de plainte des soignants.

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