: Reportage "C’est dur de voir avancer les choses aussi lentement" : pourquoi Mayotte peine à se relever du passage du cyclone Chido
Quatre mois après le passage du cyclone dévastateur, Emmanuel Macron commence à Mayotte une tournée dans l'océan Indien.
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La visite du chef de l'Etat est très attendue à Mayotte, lundi 21 avril, quelques semaines après l'adoption de la loi d'urgence pour faciliter la reconstruction du département. Les dégâts ont été estimés à 3,5 milliards d’euros, de quoi précariser encore davantage le département français dans lequel un habitant sur trois loge dans un bidonville.
L'appartement de Nadine à Mamoudzou a été ravagé par le cyclone. La force du vent a détruit les façades, le lieu est inhabitable. Il fait partie des 6% des logements de l’archipel assurés. Pourtant, malgré le passage des experts il y a deux mois, rien n’a bougé. "On a touché des acomptes, mais tellement minimes que ça ne permet pas de commencer des travaux, témoigne Nadine. C’est dur de voir avancer les choses aussi lentement."
"Les délais s'allongent"
Depuis le passage du cyclone, Nadine habite chez ses parents, avec ses deux filles, à trois dans une chambre. L'appartement parental est lui aussi endommagé.
"Cela fait déjà quatre mois, et on est toujours sous les bâches !"
Nadine, Mahoraiseà franceinfo
Dans l’archipel, la priorité a été donnée à la reconstruction des lieux publics, comme les écoles. Les logements des sinistrés sont eux, toujours dans le même état ou presque. La toiture d'un logement individuel sur quatre a été endommagée par le cyclone.
Mais les chantiers ne peuvent avancer que lentement, en raison des pénuries de main-d'œuvre et de matériaux : le bois et le métal arrivent au compte-goutte, car acheminés par bateau. "Par rapport à avant Chido, il y a vraiment beaucoup plus de demandes, entre 40% et 60% en plus, précise Ayouba, charpentier à Mayotte. Les délais s'allongent : au début c'était d'une à deux semaines, maintenant c'est un, deux, voire trois mois."
Aides insuffisantes et relogement d'urgence mal adapté
Cette situation suscite de l'impatience et de l'agacement chez les habitants. Certains élus locaux dénoncent aussi des aides qu'ils jugent trop faibles, comme le montant des prêts à taux zéro débloqués par le gouvernement, largement insuffisant selon eux.
D’autres critiquent aussi le déploiement d’habitats modulaires prévu par l’Etat, sortes de petites maisons en préfabriqué. Pour Caroline Aubry, membre de la Fondation Architectes de l’urgence, qui travaille sur place, "c'est une solution très temporaire. Mais ce qu'on observe souvent après catastrophe, c'est que ces modulaires restent de façon permanente. C'est assez léger et pas forcément très résistant aux cyclones."
Le ministère des Outre-mer précise qu’en plus des 210 structures modulaires, la construction d’une cinquantaine de logements plus durables est prévue. D'ici quelques jours, un projet de loi de programmation pour la reconstruction de l’archipel doit être présenté, avec à la clé trois milliards d’euros d'investissement, selon le ministère.
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