Fausses promotions sur Internet : à quoi correspondent vraiment les prix barrés que l'on voit sur les sites ?
L'UFC-Que Choisir a déposé plainte contre huit grands sites de commerces en ligne en France. Selon l'association de consommateurs, Amazon, Veepee, Leclerc, Cdiscount, La Redoute ou encore Zalando dupent leurs clients avec des prix barrés trompeurs.
Des réductions... qui n'en sont pas vraiment. L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé mercredi 30 mai avoir déposé plainte pour "pratiques commerciales trompeuses" contre huit grands sites de commerce en ligne, dont Amazon, La Redoute, Zalando ou encore Cdiscount, dans un communiqué.
L'association qui a analysé "un échantillon de 6.586 annonces portant un prix barré" indique que "seulement 3,4% d'entre elles correspondent à de véritables promotions opérées par les vendeurs", ce qui correspond à "plus de 9 prix barrés sur 10 [qui] sont des promotions trompeuses", déplore l'association.
Une comparaison, pas un prix de référence
Mais alors, concrètement, à quoi correspondent ces fameux prix barrés qui attirent l'œil des consommateurs ? Prenons un exemple concret : une robe de grande marque est vendue ce matin sur un site marchand à 119,99 euros. Sous ce montant, il est indiqué la mention barrée "285 euros" de manière bien visible. Le réflexe est simple : c'est une bonne affaire que peut réaliser l'acheteur avec un prix divisé de moitié.
Sauf que, selon l'association de consommateurs, ce prix barré de 285 euros indiqué comme "prix conseillé par le fournisseur" est "totalement fictif". UFC-Que Choisir dénonce cette technique qui consiste à faire croire à une réduction, alors qu'il s'agit d'une comparaison. "Dans ce cas, ils choisissent librement un prix de référence avec lequel comparer leur produit, de manière à présenter leur offre comme une affaire à ne pas manquer". L'association cite ainsi plusieurs "allégations recensées", comme "prix de vente conseillé", "à l'origine", "ancien prix", "prix moyen sur la marketplace", "prix moyen sur les sites concurrents", "prix renseigné par le vendeur" qui sont selon elle "aussi multiples qu'inintelligibles".
"Il faut montrer que certaines enseignes se foutent de leurs clients"
Or, depuis un an, une directive européenne encadre les réductions. Le prix barré doit être le prix le plus bas des 30 derniers jours. Mais cette réglementation n'est quasiment jamais appliquée car, comme l'ont constaté les enquêteurs, quand les promotions sont conformes à la réglementation, la réduction moyenne est de... 6%. Pour les autres, la réduction moyenne est de 26.5%, preuve "qu'il s'agit bien d'un déplorable stratagème pour pousser les consommateurs à l'achat en leur faisant croire qu'il s'agit d'une bonne affaire", selon l'association.
"Il faut montrer que certaines enseignes se foutent de leurs clients", réagit ce mercredi sur franceinfo Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. Selon lui, cette pratique existe depuis plusieurs années. "Les commerçants, depuis une dizaine d'années, ont pris acte de la manière dont les consommateurs achètent. Désormais, on n'achète plus un prix : on achète un niveau de remise", déplore le spécialiste. "Quand vous achetez du textile ou un bien d'équipement, vous voulez être conforté dans votre achat par le fait d'avoir le sentiment de faire une bonne affaire, la manière de le faire, c'est de vous mettre un taux de réduction le plus haut possible", complète-t-il.
Un registre dont les commerçants "usent et abusent pour nous conforter dans cette idée que c'est le moment d'acheter", dénonce Olivier Dauvers, avant de glisser qu'"On se fait avoir volontairement".
"Quand vous voyez des remises de -50%, -60%, parfois même -90%, n'y croyez pas ! 90% de remise ça ne peut pas exister, aucune entreprise ne va pouvoir vivre si elle vend les produits à 10% de leur valeur".
Olivier Dauvers, de l'UFC-Que Choisirà franceinfo
Autres cas de figure : la présence de mentions autour du prix. "Prix conseillé, prix de référence, prix du fournisseur : ça ne veut rien dire", assure le spécialiste qui se félicite de cette plainte déposée par l'UFC-Que Choisir. "Le simple fait qu'on en parle et qu'on les cite : quelque part, ça va les faire réfléchir en se disant 'il faudrait peut-être qu'on arrête de pendre le consommateur pour un pigeon", avance-t-il.
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