Plusieurs associations épinglent les algorithmes de Facebook, jugés sexistes
Selon ces associations, qui ont saisi la Défenseure des droits et la Cnil pour "discrimination sexiste", des offres d'emploi diffusées sur le réseau social sont relayées différemment vers des profils d'hommes ou de femmes en fonction de stéréotypes de genre.
Les associations La Fondation des Femmes, Global Witness et Femmes ingénieures ont annoncé lundi 12 juin saisir la Défenseure des droits et la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) pour "discrimination sexiste" concernant les contenus de Facebook. Elles estiment en effet que les algorithmes du réseau social promeuvent des contenus stéréotypés.
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Les trois associations ont procédé à un test grandeur nature en publiant sur Facebook cinq publicités pour différentes offres d'emploi : un poste de secrétaire, un poste de pilote de ligne, un d'auxiliaire petite enfance, de psychologue et enfin de responsable d'une structure informatique. Pour chaque annonce, les associations précisent qu'elles ont utilisé des formules neutres pour ne pas orienter la diffusion. Malgré cette précaution, certaines annonces ont été diffusées massivement sur le fil Facebook de femmes, alors que d'autres sont apparues majoritairement vers des profils d'hommes.
Quelque 94% des personnes qui ont vu passer le poste d'auxiliaire petite enfance étaient des femmes. Une majorité écrasante de femmes a aussi reçu l'offre d'emploi de secrétaire, ou encore celle de psychologue. À l'inverse, l'offre pour être pilote de ligne a été présentée très majoritairement à des hommes, tout comme le poste de responsable d'une structure informatique. Ce phénomène est tout sauf un hasard, selon les associations. Elles ont même pris de soin de réitérer l'expérience un an plus tard, et les résultats sont restés similaires.
Les algorithmes sont-ils vraiment sexistes ?
La manière dont les algorithmes sont créés peut les rendre sexistes, voire racistes, selon un rapport du Défenseur des droits, publié il y a trois ans. Les algorithmes sont en effet souvent conçus par des hommes. Or, si les données utilisées contiennent déjà des biais discriminatoires, l'algorithme des réseaux sociaux les reproduit.
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En 2018, une étude avait prouvé qu'un système de reconnaissance faciale avait beaucoup plus de mal à reconnaître les personnes non-blanches. En cause, le stock de données sur lequel s’appuyait l'algorithme présentait essentiellement des visages masculins et blancs. La même logique s'applique pour les annonces d'emplois. Alors que de plus en plus d'entreprises lancent des campagnes de recrutement sur les réseaux sociaux, l'algorithme reproduit des stéréotypes sexistes, et écarte certains profils. Ces discriminations, souvent invisibles pour l'utilisateur, sont potentiellement massives, selon le rapport du Défenseur des droits.
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