Mort en direct du streamer Jean Pormanove : une enquête ouverte pour déterminer les causes de son décès
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L'horreur, l'indignation et des questions après la mort d'un homme en direct sur Internet dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 août. Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, était suivi par des dizaines de milliers d'internautes dont certains payaient pour le voir humilié.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Il s'appelait Raphaël Graven, mais était plus connu sous le pseudonyme de Jean Pormanove ou JP, dans des vidéos en direct où il acceptait de subir des coups et des insultes. Il est mort lundi 18 août dans un lit, après 298 heures de direct, soit 12 jours non-stop, devant des milliers d'abonnés.
Le parquet de Nice (Alpes-Maritimes) a ouvert une enquête pour rechercher les causes de la mort. Pendant des mois, JP, 46 ans, apparaissait comme le souffre-douleur de deux influenceurs. De nombreux coups, strangulations et autres humiliations faisaient partie du "spectacle", suivi par 192 000 abonnés, surtout de jeunes adultes qui ne semblent pas réaliser la gravité des faits. "Des fois, je regardais un peu comme ça, c'est assez rigolo à regarder. Mais maintenant, on ne pourra plus le voir", lance l’un d’entre eux.
"Des injures à la pelle"
En décembre dernier, Mediapart avait enquêté sur cette communauté prête à payer pour insulter JP et encourager les sévices. "C'est une communauté extrêmement masculine, repliée sur elle-même, très violente verbalement, dans les commentaires mais aussi sur leur messagerie interne où ils échangeaient. Vraiment, c'étaient des injures à la pelle et c'était en permanence de la violence", assure Marie Turcan, journaliste à Mediapart. Dans une des vidéos, les influenceurs ironisaient même sur les risques encourus par JP. "Si demain il meurt en plein live, c'est dû à son état de santé de merde, c’est pas nous", avait déclaré l’un d’entre eux.
Le diffuseur, la plateforme australienne Kick, est connu pour ses règles de modération peu contraignantes. Le gendarme du numérique, l'Arcom, a déjà été saisi cette année, tout comme le ministère, sans résultat. Arthur Delaporte, député PS du Calvados et spécialiste des réseaux sociaux, le déplore. "Aujourd'hui, il n'y a que 23 personnes à l'Arcom qui sont chargées de l'application du règlement européen sur les services numériques et notamment du contrôle de ce qui se passe en ligne. Et 23 personnes pour l'ampleur des saisines, c'est évidemment amplement insuffisant", assure-t-il. La victime était-elle sous emprise du groupe ? L'homme n'avait jamais porté plainte. Il avait déclaré à la police qu'il gagnait ainsi de l'argent et agissait de son plein gré.
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