Côte d’Ivoire: calme précaire à Bouaké après son contrôle par d'ex-soldats
Un calme précaire règne dans la deuxième ville ivoirienne depuis la mutinerie d’anciens soldats, qui revendiquent le versement de leurs primes ainsi que d’autres avantages. Plusieurs habitants, contactés par Géopolis, affirment que le centre-ville est désert, contrôlé par les «mutins». La grogne des militaires s'étend désormais à Daloa et Korhogo.
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«Les commerces sont ouverts, la circulation est moindre que les autres jours, la rocade sud-est toujours fermée, il y a des militaires cagoulés qui circulent à bord de motos mais ne s’en prennent pas à la population. Il n’y a que le centre qui est touché, les commerces et les écoles sont fermés depuis ce matin», affirme à Géopolis un pharmacien qui venait d’ouvrir son officine ce vendredi 6 janvier à 11 heures. Selon les différents témoignages recueillis par Géopolis, le centre de Bouaké demeure sous haute tension, les habitants préférant rester chez eux.
Des tirs à l'arme lourde étaient entendus à Bouaké à proximité du plus grand camp militaire de la deuxième ville de Côte d'Ivoire, où au moins deux commissariats de police ont été attaqués, a constaté un correspondant de l'AFP. «C'est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l'armée qui réclament des primes de 5 millions FCFA (7.600 euros) plus une maison chacun», a expliqué un militaire sous couvert d'anonymat. Les militaires ont pris position à divers carrefours stratégiques de la ville et circulaient dans des véhicules de la police. «On avait entendu des tirs vers 2 heures du matin, on avait très peur. Tout a cessé vers 8 heures», témoigne une habitante, contactée par Géopolis.
A Abidjan, un officier du quartier-général des Forces armées ivoiriennes a indiqué à l’agence Reuters que des renforts avaient été envoyés vers Bouaké. La ville, située à 300 km environ au nord d'Abidjan, a été le siège de la rébellion nordiste déclenchée en 2002 contre l'ex-président Laurent Gbagbo jusqu'à l'investiture en 2011 d'Alassane Ouattara, l'actuel chef de l'Etat. «Nous sommes en alerte et attendons des instructions de notre hiérarchie», affirme un militaire sous couvert d’anonymat.
«Les raisons officielles de ce mouvement d’humeur demeurent pour l’heure inconnues. Selon certaines sources, ce mouvement serait lié à des primes impayées. Les mutins reprocheraient à leur hiérarchie de ne pas tenir ses engagements concernant le paiement de leurs primes», note Abidjan.net.
Ce n’est pas la première fois que Bouaké connaît une mutinerie. En novembre 2014, une vague de protestation de soldats partie de la deuxième ville ivoirienne s'était étendue à Abidjan, la capitale économique, et d'autres villes du pays. Le quartier-maître Siaka Ouattara, porte-parole des militaires, avait alors présenté le non-paiement des «arriérés de soldes de 2009-2011 et de 2011-2014 des ex-combattants intégrés dans l'armée» comme principal motif de leur mécontentement, rejetant toute «politisation» du mouvement.
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