Crise à Madagascar : l'entourage du président déchu, Andry Rajoelina, confirme qu'il a quitté le pays

Ce départ fait suite à "des menaces explicites et extrêmement graves proférées contre la vie du chef de l'État", précise un communiqué de son entourage.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, lors d'une conférence de presse à Antananarivo, capitale du pays, le 23 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, lors d'une conférence de presse à Antananarivo, capitale du pays, le 23 avril 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

L'entourage de l'ex-président malgache Andry Rajoelina, destitué par un vote de l'Assemblée nationale, a confirmé pour la première fois, dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 octobre, que le chef de l'Etat déchu avait "quitté le pays" entre samedi et dimanche. Ce départ fait suite à "des menaces explicites et extrêmement graves (...) proférées contre [sa] vie", précise un communiqué de son entourage, transmis à l'AFP dans la nuit.

La radio française RFI avait annoncé son exfiltration dimanche par un avion militaire français, mais aucune confirmation officielle n'avait été rendue publique. Lors d'une allocution lundi, l'homme politique avait dit s'être réfugié dans un "lieu sûr", sans plus de précision.

Le nouveau président investi vendredi

Après trois semaines de manifestations qui ont chassé Andry Rajoelina, Madagascar se prépare à investir vendredi un nouveau chef d'Etat, le colonel Michael Randrianirina. Ce militaire a affirmé jeudi que le changement de pouvoir n'était "pas un coup d'Etat". "Un coup d'Etat, c'est quand les soldats entrent dans le palais présidentiel avec des armes, qu'ils tirent, qu'il y a du sang", a déclaré à la presse le militaire de 51 ans, qui doit prêter serment vendredi en tant que "président de la refondation de la République de Madagascar", selon un décret.

Sa désignation a été approuvée par la plus haute juridiction du pays, démontrant que la prise de fonction "suit la procédure légale", a-t-il insisté. "Madagascar n'a pas choisi un régime militaire. Le gouvernement appartient aux civils et le conseil présidentiel est aussi composé de militaires et de civils", a-t-il poursuivi. Le colonel a promis des élections dans un délai de 18 à 24 mois, assurant préparer un "processus de consultation pour trouver un Premier ministre le plus vite possible".

Dans les rues d'Antananarivo, capitale de cette île pauvre et touristique de l'océan Indien, l'heure est la fête depuis mercredi, l'armée invisible, et la vie quotidienne a repris son cours, sans les barrages qui bloquaient la ville depuis le début des manifestations, le 25 septembre. La répression de ce mouvement a fait au moins 22 morts et une centaine de blessés, selon un bilan de l'ONU.

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