Appel de Christchurch : "Une bonne idée car c'est aux Etats de choisir dans quel monde numérique on veut vivre", d'après un expert
Après les attaques de mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, 26 chefs d'États et géants du net s'engagent à lutter contre la diffusion "de contenus terroristes et extrémistes violents". "Une bonne idée" saluée mercredi sur franceinfo par l'ancien président du Conseil national du numérique.
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"C'est une bonne idée, ça permet de faire preuve de pédagogie", a réagi mercredi 15 mai sur franceinfo l'entrepreneur Benoît Thieulin, qui a présidé le Conseil national du numérique entre 2013 et 2016. Il salue l'appel de Christchurch, lancé à Paris par 26 chefs d'Etats et géants du net qui s'engagent à lutter contre la diffusion "de contenus terroristes et extrémistes violents". Une initiative prise après les attaques de mosquées à Christchurch en Nouvelle-Zélande, des attaques diffusées en direct sur Facebook par le tueur lui-même.
Cet appel permet de "prendre conscience que les réseaux sociaux, ce n'est pas un monde virtuel, déconnecté de la vie réelle, c'est parfois un lieu où des gens sont maltraités", a-t-il poursuivi. "C'est aux États, aux démocraties de choisir dans quel monde numérique on veut vivre, et de réguler ces plateformes", a estimé Benoît Thieulin.
franceinfo : Cet appel de Christchurch lancé à Paris par 26 chefs d'Etats et géants du net, c'est une bonne idée ?
Benoît Thieulin : C'est une bonne idée parce que ça permet de faire preuvre de pédagogie? Cela permet aussi de faire prendre conscience au monde entier que le numérique, les réseaux sociaux, les plateformes numériques, ce n'est pas un monde virtuel, à côté, abstrait, déconnecté de la vie réelle. C'est aujourd'hui parfois un lieu où des gens sont maltraités. C'est déjà important de faire prendre conscience à tout le monde qu'on doit tous, y compris dans notre quotidien, quand on est sur ces réseaux, faire attention. Avoir une conscience de la responsabilité qu'on a. En partageant un tweet, une vidéo sur Facebook, parfois pour s'amuser, on peut faire du mal, on peut même tuer des gens. La deuxième chose, c'est de pousser les plateformes à agir. Elles se retrouvent avec un pouvoir et une responsabilité qui sont gigantesques, et parfois, elles n'ont pas toujours mis les moyens qu'il fallait. Je pense que ce temps est révolu.
Il y a un engagement a minima. D'après vous, il faut quand même se réjouir ?
C'est vrai que c'est un engagement a minima, et d'une certaine manière, on est dans une logique partenariale. Quand Mark Zukerberg dit qu'on a supprimé un milliard et demi de contenus fakes ou dangereux ces six derniers mois, ça nous fait prendre conscience de l'énorme pouvoir, de la gigantesque responsabilité que ces plateformes ont. La question c'est de savoir si l'on peut les laisser s'autoréguler… C'est aux États, aux démocraties de choisir dans quel monde numérique on veut vivre, et de réguler ces plateformes. Pas de les démanteler, pas de nier qu'elles ont parfois un rôle de progrès social, économique et politique, mais tout simplement de dire qu'il y a des débordements et qu'il faut absolument les contenir.
Faut-il parler d'un tournant des plateformes ? Auparavant, Twitter, Facebook ou Google se refusaient à réguler leurs réseaux...
Il y a un tournant évident, et c'est vrai que le débat a changé de nature. L'élection de Donald Trump est passée par là. La Silicon Valley s'est retrouvée face à ses responsabilités, elle a presque contribué à faire élire un président qui n'était pas celui qu'elle aurait aimé avoir. Ça a été un début. Et puis, il y a toutes ces convergences d'actes terroristes. Il y a tous les jours des cas de dérapage, de harcèlement en ligne. On a complètement changé de paradigme. Aujourd'hui, si [ces plateformes] ne veulent pas prendre le risque d'être démantelées, elles sont contraintes à agir. Est-ce que ça suffit ? Non. Est-ce qu'il ne faudrait pas réguler ? Bien sûr que oui. C'est aujourd'hui au centre du débat public.
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