Reportage "Ce n’est plus possible de rester" : faute d’abris, des Israéliens quittent leur logement face aux frappes iraniennes

L'Iran a assuré avoir frappé "avec succès" Israël après une nouvelle nuit consécutive d'escalade militaire meurtrière entre les deux pays. Angoissés, certains habitants autour de Tel-Aviv ont quitté leur appartement pour trouver un abri.

Article rédigé par franceinfo
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Des Israéliens visitent le site d'une attaque de missiles iraniens dans le centre de Tel-Aviv, qui a détruit plusieurs bâtiments, le 16 juin 2025. (MENAHEM KAHANA / AFP)
Des Israéliens visitent le site d'une attaque de missiles iraniens dans le centre de Tel-Aviv, qui a détruit plusieurs bâtiments, le 16 juin 2025. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Nouvelle série de frappes cette nuit sur Israël. En riposte aux frappes israéliennes, qui ont fait au moins 224 morts selon le dernier bilan officiel du ministère iranien de la Santé, l'Iran a lancé plusieurs salves de missiles sur l'État hébreu, faisant 24 morts depuis le vendredi 13 juin, d'après un nouveau bilan israélien lundi. La vie dans le centre du pays est devenue difficile avec des habitants qui ne dorment que d’un œil, guettent les alertes et se précipitent dès que nécessaire dans les abris.

Michal tient à bout de bras, deux cabas remplis d’habits, jetés à la hâte. "J’ai pris mes affaires. Des t-shirts, des shorts et puis des trucs utiles, c’est tout", indique-t-il. Cet étudiant vit au rez-de-chaussée d’un petit immeuble des années 1950 au cœur d’un quartier populaire.

Une peur "jamais connue avant"

Dans la nuit de samedi à dimanche, un missile est tombé à moins de 300 mètres de chez lui. Les vitres sont soufflées, la porte défoncée et le logement est désormais inhabitable. "Tout est détruit, ce n’est plus possible de rester, explique Michal. On va à l’hôtel. Ici, ce n’est plus un endroit sûr... On part ailleurs."

Après cinq  nuits de bombardements, des milliers de déplacés n’ont donc plus de toit. Beaucoup d’autres, comme Karen, une habitante de Ramat Gan, dans la banlieue de Tel-Aviv, ne veulent plus dormir chez eux. "Je me suis préparée, ce que je n'avais jamais fait, explique Karen. J'ai acheté de l'eau et des conserves. J'ai préparé un sac avec un peu de vêtements, une brosse à dents. Ce sac est à côté de la porte. Comme je n'ai pas d'abri dans mon immeuble, ça fait trois nuits que je vais dormir chez des amis qui ont un appartement avec une 'safe room', une chambre fortifiée. Par rapport aux menaces précédentes, le Hamas ou les houtis... On parle de gros missiles qui font beaucoup de dégâts."

"Il y a des morts depuis que l'Iran a répliqué. Ça fait peur quand même."

Karen, habitante de Ramat Gan

à franceinfo

Une peur qu’elle n’a "jamais connue avant" parce que "pour la première fois", dit-elle, la défense antiaérienne israélienne, pourtant réputée infaillible, laisse passer des missiles. 

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