En Espagne, le Parti socialiste au pouvoir interdit à ses membres le recours à la prostitution sous peine d'exclusion

Cette nouvelle règle intervient alors que le camp du Premier ministre Pedro Sanchez est affaibli par plusieurs scandales.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a participé à une réunion du comité fédéral socialiste au siège du Parti socialiste espagnol (PSOE) à Madrid (Espagne), le 5 juillet 2025. (ALBERTO DI LOLLI / AFP)
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a participé à une réunion du comité fédéral socialiste au siège du Parti socialiste espagnol (PSOE) à Madrid (Espagne), le 5 juillet 2025. (ALBERTO DI LOLLI / AFP)

"Si nous considérons que le corps d'une femme n'est pas à vendre, il ne peut y avoir de place au sein de notre parti pour aucun comportement contraire." C'est par ces mots que le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a justifié cette nouvelle règle samedi 5 juillet : les socialistes espagnols expulseront désormais de leur parti quiconque aura recours à la prostitution. La politique espagnole a connu un séisme avec le placement en détention provisoire fin juin de l'ancien numéro 3 du parti, Santos Cerdán, dans une affaire de pots-de-vin en échange de travaux publics et de services de prostituées.

Le Parti socialiste espagnol au pouvoir, affaibli par plusieurs scandales, tenait à Madrid un comité fédéral du parti, durant lequel il a aussi annoncé remanier sa direction. La réunion a commencé avec retard, en raison de la démission de Francisco Salazar, un proche collaborateur de Pedro Sánchez qui devait rejoindre la nouvelle direction du parti. Le site d'information en ligne Eldiario.es a fait état de plaintes de femmes l'accusant de "comportements inappropriés" à caractère sexuel lorsqu'il était leur supérieur.

"Ce sont sans aucun doute des jours difficiles pour tout le monde", a admis le Premier ministre lors de son discours devant le comité fédéral, demandant une nouvelle fois "pardon" pour avoir fait confiance aux personnes soupçonnées de corruption. Déjà empoisonné par des enquêtes judiciaires visant son épouse, son frère et le procureur général du pays, le Premier ministre traverse sa période la plus compliquée depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Il a pourtant exclu toute démission. "Le capitaine ne recule pas face aux difficultés. Il reste pour affronter la tempête", a-t-il martelé, avant de présenter "treize mesures supplémentaires visant à prévenir, combattre et sanctionner la corruption".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.