Un bateau fantôme russe arraisonné au large de Saint-Nazaire

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Article rédigé par franceinfo - C. Guttin, ICI Pays de la Loire, @RevelateursFTV, A. Ropert, H. Horocks - Édité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Depuis plusieurs jours au large de Saint-Nazaire, un navire russe qui ferait partie de la flotte fantôme a été immobilisé. Ce pétrolier pourrait être à l'origine des survols de drones sur le Danemark.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

C'est un bateau qui inquiète toute l'Europe. Le Boracay ne se trouve qu'à quelques kilomètres des eaux territoriales françaises. Les équipes de France Télévisions ont pu survoler, mercredi 1er octobre, le navire suspect. Il pourrait faire partie d'une flotte secrète russe. Sur des images, on aperçoit les membres des commandos marines français. Ils ont arraisonné le navire près du parc éolien de Saint-Nazaire. Le bateau pourrait menacer la sécurité de la France. "Naviguer ou s'amarrer à proximité d'un parc éolien important, ça peut être tout simplement une menace voilée ou ça peut tout simplement être une façon de pointer une vulnérabilité", indique Cyrille Bret, expert à l’institut Montaigne.

Un réseau clandestin de navires russes

Parti le 20 septembre du port russe de Primorsk, le Boracay a longé les côtes danoises avant de s'approcher de la France. Il est soupçonné d'avoir servi de rampe de lancement aux drones qui ont survolé le Danemark la semaine dernière. Le bateau est aussi soupçonné de faire partie d'un réseau clandestin de navires russes.

En avril, il s’est arrêté une première fois en Estonie. À l'époque, le Boracay s'appelait le Kiwala. Car, pour passer sous les radars, les vaisseaux changent régulièrement de nom et de pavillon. Une flotte fantôme russe qui ne cesse de grandir. "Ces navires présentent un risque en termes de sécurité maritime. Il s'agit essentiellement de tankers de moyenne capacité, souvent de construction ancienne. On estime que cette flotte pourrait se composer d'environ 900 navires", affirme le vice-amiral d’Escadre Benoit de Guibert, préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Utilisés pour contourner l'embargo sur le pétrole russe, les navires fantômes sont aussi soupçonnés d'espionnage et de sabotage, comme en décembre 2024, avec des câbles sous-marins sectionnés en mer Baltique. Un bateau appartenant à cette flotte fantôme est au centre des soupçons. Mercredi 1er septembre, deux membres de l'équipage du Boracay sont en garde à vue. Le vaisseau est sous le coup d'une enquête pour défaut de documentation et refus d'obtempérer.

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