7-octobre : deux ans après le massacre, le traumatisme des habitants des kibboutz

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Article rédigé par franceinfo - A. Miguet, C. Duval, A-F. Lespiaut, R. Sofer - Edité par l'agence 6Médias
France Télévisions

Une équipe de France Télévisions s’est rendue dans les kibboutz de Kfar Aza et de Be’eri, les localités les plus meurtries par l’attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023. Certains habitants, qui y vivaient avant le drame, sont revenus pour un temps de recueillement et d’hommage.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Le kibboutz de Be’eri (sud d’Israël), à 3 km de Gaza, porte encore les traces de l'attaque terroriste. 102 personnes ont été tuées ici, l'un des bilans les plus lourds parmi les massacres commis le 7 octobre 2023(Nouvelle fenêtre). "Tout ça était plein de vie. Tout le monde a été tué dans cette allée. Partout ici, les gens sont morts." Simone Parienty est l'unique rescapée française de ce kibboutz. En ce jour particulier, elle nous amène dans des ruines : la maison de son meilleur ami, tué avec sa femme. "J'ai encore l'odeur du brûlé. Quand je reviens ici, pour moi, c'est le 7 octobre 2023. Tout revient, tous les cris, tous les tirs", dit-elle.

Le kibboutz comptait plus de 1 000 habitants. Simone y vivait depuis 34 ans. Ici, elle connaît tout le monde. Presque personne n'est revenu habiter le kibboutz. Comme la Française, ils ne sont pas encore prêts à surmonter le traumatisme de cette journée de l'horreur où le temps semble arrêté.

Il est 5h55 du matin, les terroristes du Hamas, lourdement armés, entrent dans le kibboutz. Ils se filment et commencent le massacre, passant méthodiquement de maison en maison pour tuer. Simone Parienty s'enferme avec son mari dans leur chambre forte, 30 heures durant. Deux ans après, celle que l'on surnomme ici Monette est toujours incapable de pousser la porte de sa maison.

Kfar Aza, un lieu de mémoire

À quelques centaines de mètres de Gaza, un autre kibboutz, Kfar Aza (Israël), autre lieu meurtri le 7 octobre 2023, où les visages, et noms des habitants tués ou pris en otage, sont affichés. Le kibboutz reste un lieu de mémoire pris en photo. Il y a même une maison témoin des attentats. Montrer ce qui s'est passé, photos des victimes, traces de balles et d'explosifs. "On espère que la guerre va s'arrêter, on espère que les otages vont rentrer, pour pouvoir reconstruire nos vies", confie Gon Soussana, habitant de Kfar Aza.

Reconstruire une vie dans les kibboutz, c'est le rêve de Simone ou Monette, ici à Be’eri. Dans ces nouvelles maisons, il est prévu de faire revenir les habitants d'ici deux ans.

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