Guerre à Gaza : six journalistes palestiniens, dont cinq de la chaîne Al Jazeera, tués dans une frappe israélienne
Anas al-Sharif, un visage connu des téléspectateurs de la chaîne, figure parmi les victimes. L'armée israélienne, de son côté, l'accuse d'être un membre du Hamas.
La chaîne Al Jazeera a annoncé que cinq de ses journalistes avaient été tués dans une frappe israélienne sur leur tente à Gaza, dimanche 10 août. Les victimes sont les correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que les cameramen Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Par ailleurs, la défense civile locale a affirmé lundi qu'un photojournaliste pigiste, Mohammed Al-Khaldi, avait succombé à ses blessures, portant à six le nombre de personnes tuées dans cette frappe.
Leurs noms s'ajoutent à la liste des plus de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués lors du conflit. Anas al-Sharif, 28 ans, était l'un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien la guerre dans la bande de Gaza. "Anas al-Sharif, l'un des journalistes les plus célèbres de la bande de Gaza, était la voix de la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza", a estimé RSF dans un communiqué transmis à l'AFP, en demandant une "action forte de la communauté internationale pour stopper l'armée israélienne".
L'armée israélienne, qui a confirmé l'avoir ciblé, l'a qualifié de "chef d'une cellule terroriste au sein du Hamas", qui "se faisait passer pour un journaliste". Il "était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes" israéliennes, a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Condamnation des Nations unies
Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a condamné "le meurtre par l'armée israélienne de six journalistes palestiniens", dans un communiqué publié sur le réseau social X. L'organisme accuse Tsahal d'avoir "visé la tente" où se trouvaient les employés de la chaîne Al Jazeera, ce qui "constitue une grave violation du droit humanitaire international", selon le communiqué. La cheffe de la politique étrangère de l'Union européenne, Kaja Kallas, a ausis condamné "le meurtre de cinq journalistes d'Al Jazeera". Si Israël estime qu'il s'agissait de terroristes, "il est nécessaire de fournir des preuves claires, dans le respect de l'Etat de droit, afin d'éviter que des journalistes ne soient pris pour cible", avance-t-elle.
Dans ses derniers messages postés sur X, dimanche, Anas al-Sharif faisait état d'"intenses" bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza. Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à "ne pas oublier Gaza".
En juillet, le Comité pour la protection des journalistes avait accusé l'armée israélienne de mener "une campagne de diffamation" envers ce journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas. "La tendance d'Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse", a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l'organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi.
Israël a décidé en mai 2024 d'interdire la diffusion d'Al Jazeera dans le pays et d'y fermer ses bureaux, résultat d'un conflit de longue date entre le média et le gouvernement de Benyamin Nétanyahou. L'armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les journalistes de cette chaîne d'être des "agents terroristes" affiliés au Hamas. Plus généralement, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit.
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