Témoignages "Où êtes-vous alors que toutes ces tragédies ont lieu ?" : deux reporters palestiniens interpellent la presse internationale

Ce lundi, Reporters Sans Frontières coordonne avec le mouvement citoyen mondial Avaaz, une mobilisation médiatique "d'envergure" pour mettre en lumière la mort de journalistes tués dans la bande de Gaza.

franceinfo - Amira Souilem

Radio France

Publié le 01/09/2025 15:27 Mis à jour le 01/09/2025 15:30

Temps de lecture : 2min

L'appareil photo de Houssam Al-Masri, journaliste tué le 25 août 2025 à Khan Younès (Gaza) lors de frappes israéliennes sur l'hôpital Al-Nasser. (AFP)

Bandeau noir en une du journal, message en page d'accueil du site internet ou éditoriaux : plus de 250 médias d'une cinquantaine de pays participent lundi 1er septembre à une opération pour dénoncer le nombre de journalistes tués à Gaza, à l'appel de l'ONG Avaaz et de Reporter Sans Frontières (RSF) qui a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires à Gaza. Une mobilisation d'envergure que les journalistes palestiniens attendaient depuis longtemps.

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S'il y a bien un journaliste qui incarne à lui seul la tragédie des reporters palestiniens, c'est bien lui. Wael al-Dahdouh, ancien correspondant d'Al Jazeera à Gaza, a perdu plus de dix membres de sa famille proche, dont son fils Hamza lui-même journaliste tué dans un raid israélien, l'an dernier. Réfugié au Qatar depuis, Wael al-Dahdouh ne cesse de demander à ses confrères internationaux de se mobilier. "À nos confrères en Europe, en Amérique, aux confrères partout dans le monde, où êtes-vous alors que toutes ces tragédies ont lieu ?", lance-t-il.

"On veut voir toute la presse internationale venir en Palestine"

Même son de cloche chez Bassam Abu Alrub, journaliste palestinien basé en Cisjordanie occupée où il a essuyé, à plusieurs reprises, des tirs de l'armée israélienne, il affirme quitter tous les matins son domicile de Naplouse "en ne sachant pas s'il le retrouvera le soir".

Il salue cette initiative internationale, mais attend beaucoup plus de ses confrères de la presse étrangère. "Nous avons de grandes attentes vis-à-vis des journalistes étrangers. On n'attend pas d'eux seulement des slogans, on veut qu'ils nous appuient sur le terrain, qu'ils se tiennent à nos côtés sur le terrain, épaule contre épaule. On veut voir toute la presse internationale venir en Palestine, qu'elle voit ce qu'il s'y passe en ces temps de guerre et qu'elle le raconte !", plaide-t-il.

A l'occasion de cette journée de mobilisation, plus de 150 médias dans le monde, dont Mediapart, La Croix, L'Humanité, Blast (France), Al Jazeera (Qatar), The Independant (Royaume-Uni), RTVE (Espagne), L'Orient le Jour (Liban), La Libre (Belgique), Der Freitag (Allemagne) vont présenter leurs "unes" en noir avec ce message : "Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l'armée israélienne, il n'y aura bientôt plus personne pour vous informer". Une initiative par ailleurs soutenue par les sociétés des journalistes de nombreux médias français dont celle de Radio France.

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