Peine de mort : plus de 1 500 personnes exécutées dans le monde en 2024, un record depuis 2015, selon Amnesty International

Le nombre d'exécutions a bondi de 32% dans le monde, entre 2023 et 2024, selon le rapport annuel d'Amnesty International.

Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une manifestation contre les exécutions en Iran, le 14 septembre 2024, à Hambourg, en Allemagne. (GEORG WENDT / DPA)
Une manifestation contre les exécutions en Iran, le 14 septembre 2024, à Hambourg, en Allemagne. (GEORG WENDT / DPA)

Amnesty International a recensé 1 518 exécutions à travers le monde en 2024. L'ONG a publié, mardi 8 avril, son rapport annuel dans lequel elle note une augmentation de 32% de nombre de personnes exécutées par rapport à 2023. Ce nombre a également atteint son niveau le plus haut depuis une décennie. En 2015, 1 634 exécutions avaient été comptabilisées.

Le rapport d'Amnesty International se base sur les données accessibles. Il ne comprend pas "les milliers de personnes très probablement exécutées en Chine, qui reste le pays ayant procédé au plus grand nombre d'exécutions au monde", précise l'association. En effet, Pékin ne communique pas sur le sujet, ces informations sont classés sont tout simplement classées secret d'État. Ce bilan annuel sous-estime une réalité encore plus dramatique.

Des chiffres difficiles à obtenir

Cependant, l'ONG est capable de dresser une sorte de top 5 macabre des pays les plus radicaux dans le domaine, avec, en tête, la Chine, où Amnesty évoque des milliers d'exécutions possibles. Puis, l'Iran avec près de 1 000 exécutions, suivi par l'Arabie saoudite, l'Irak et le Yémen. Selon l'association, l'Iran, l'Irak et l'Arabie saoudite sont responsables de 91% des exécutions officiellement recensées l'an dernier.

D'autres décomptes sont aussi compliqués à effectuer, comme celui du nombre de femmes tuées, celui du nombre de personnes exécutées alors qu'elles étaient mineures au moment des faits reprochés ou encore celui du nombre des nouvelles condamnations prononcées l’année dernière et pas encore exécutées.

Au-delà de l'accumulation de nombres présentés, Amnesty exprime ses inquiétudes, notamment sur le fait que de nombreux États utilisent la peine capitale pour instiller la peur au sein de leur population ou sur l'utilisation de la peine de mort dans les affaires de stupéfiants – ce qui va à l'encontre du droit international.

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