Après les frappes israéliennes sur Doha, le Qatar "réévalue" son rôle de médiateur dans la guerre à Gaza

Sur la chaîne américaine CNN, Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani a qualifié l'attaque israélienne de la veille sur un complexe hébergeant des dirigeants du Hamas, de "terrorisme d'Etat".

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 10/09/2025 22:26 Mis à jour le 10/09/2025 23:41

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Un immeuble endommagé par une frappe israélienne, dans une rue de Doha, au Qatar, le 10 septembre 2025. (AFP)

"Je n'ai pas de mots pour exprimer notre fureur face à un tel acte. Nous sommes trahis." Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNN, mercredi 10 septembre, le Premier ministre qatari a fait part de sa colère, au lendemain des frappes israéliennes qui ont visé des responsables du Hamas, à Doha, la capitale du Qatar. Qualifiant cette attaque de "terrorisme d'Etat", Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani a estimé que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, devait être "traduit en justice".

Le Qatar, pays allié des Etats-Unis, est un médiateur clé dans les négociations en cours pour obtenir la libération des otages israéliens toujours détenus aux mains du Hamas, ainsi qu'une trêve dans le territoire palestinien assiégé et dévasté par deux ans de guerre. A ce titre, le pays du golfe accueille des responsables du groupe islamiste, au pouvoir dans l'enclave palestinienne. Selon des sources du Hamas, six personnes ont été tuées dans ces frappes.

Israël menace de frapper ses ennemis partout

"Je pense que ce qu'a fait Nétanyahou hier, c'est de tuer tout espoir pour les otages", a ajouté Mohammed ben Abdulrahmane Al-Thani. Les familles des otages "comptent sur cette médiation. C'est leur seul espoir", a-t-il déclaré, assurant avoir rencontré une famille d'otages le matin même de l'attaque israélienne à Doha.

Malgré les critiques internationales, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a averti les autorités qataries et "les nations qui hébergent des terroristes" : "vous devez soit les expulser, soit les traduire en justice. Parce que si vous ne le faites pas, nous le ferons."

"La politique sécuritaire d'Israël est claire : son bras long agira contre ses ennemis, où qu'ils soient. Ils n'ont nulle part où se cacher", a également mis en garde le ministre de la Défense, Israël Katz. "Si les meurtriers et les violeurs du Hamas n'acceptent pas les conditions posées par Israël pour mettre fin à la guerre, en premier lieu la libération de tous les otages, et leur désarmement, ils seront détruits et Gaza sera détruite", a-t-il ajouté.

Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande du Qatar a été reportée à jeudi.