"La vie doit continuer" : un an après l'explosion sur le port de Beyrouth, le retour de la vie nocturne dans les quartiers dévastés
Le 4 août 2020, la capitale libanaise était meurtrie par la pire catastrophe de son histoire. Un an plus tard, les restaurants, cafés et bars autour du port ont rouvert leurs portes, partagés entre espoirs et illusions sur un retour à une vie normale.
Le 4 août 2020, une explosion dans le port de Beyrouth ravageait une partie de la capitale libanaise. Plus de 200 personnes perdent la vie, au moins 6 500 sont blessés. Des quartiers entiers sont dévastés. Les dommages sont estimés à 15 milliards de dollars. Un an plus tard, la reconstruction a peu avancé. Si le port de Beyrouth a pu rouvrir, la majorité des habitants ne sont pas encore rentrés chez eux.
La vie nocturne a repris son cours. "Ça fait beaucoup de bien au moral, et ça va beaucoup mieux", témoigne Sophie, qui a retrouvé le sourire, dans son restaurant du quartier de Mar Mikhaël. Après dix mois de fermeture, des milliers d'euros de travaux et l'aide de plusieurs associations, il n'y a plus aucune trace de l'explosion qui avait ravagé son établissement en quelques secondes.
"Reconstruire mon restaurant, ça aide à me reconstruire. Et puis c'est une forme de résistance, il n'était pas question de partir."
Sophie, restauratrice à Beyrouthà franceinfo
"J'étais impatient de la réouverture, c'est important parce que finalement la vie doit continuer", dit un client du restaurant.
Comme Sophie, des dizaines de propriétaires de restaurants, de bars ou cafés ont fait le choix de reconstruire et de rouvrir. Ils n'ont eu aucune aide de l'État, ni des assurances qui tardent pour indemniser.
Mais derrière l'ambiance légère des soirées estivales, les blessures n'ont pas disparu. Et la crise économique sans précédent que traverse en plus le Liban n'aide pas à cela. Alors, certains essaient de se convaincre, "de revenir à notre vie d'avant l'explosion", comme aime le croire Lena, la vingtaine, attablée autour d'un verre avec une amie, Chérine. Elle estime que "c'est le seul moyen d'oublier un peu ce qu'il se passe. On a besoin de sentir qu'il y a encore de l'espoir. Mais il y a toujours quelque chose au cœur, qui fait mal. Une blessure."
Impossible retour en arrière
Sur le retour de cette effervescence et de cette vie nocturne, Siam, 70 ans, pose un regard plus sévère, depuis sa petite épicerie.
"Ils ne sont pas heureux, ils prétendent être heureux. Quand vous buvez de l'alcool, vous oubliez, fini !"
Siam, commerçante à Beyrouthà franceinfo
Siam ne retrouve pas l'atmosphère conviviale qui faisait de ce quartier un village chaleureux, où tout le monde se connaissait. "Ce n'est pas la vie libanaise qu'on avait avant", regrette-t-elle. "Dans le quartier, les habitants ne sont pas revenus ! Ça ne peut pas redevenir comme avant, c'est fini !" Un an après l'explosion, à peine un tiers des habitants des quartiers dévastés sont revenus dans leurs maisons.
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