: Reportage "Personne ne peut s’approprier même un bout de notre terre" : à Beyrouth, les déplacés libanais continuent de soutenir le Hezbollah
Israël intensifie ses bombardements et cible désormais les intérêts économiques du Hezbollah pour saper la confiance de la population envers la milice chiite. Mais si l'on en croit ces déplacés rencontrés à Beyrouth, cette stratégie semble au contraire renforcer le soutien au Hezbollah.
Il déambule sur le front de mer de Beyrouth où s’alignent les toiles de tente des déplacés. Ali, barbe courte et bien taillée, a dû fuir la plaine de la Bekka dans l’est du pays. "Bien qu’on ait dû quitter nos maisons, j’ai grandi et je demeure dans l’esprit de la résistance", jure-t-il. Sympathisant du mouvement Amal, parti chiite allié du Hezbollah, le jeune homme de 26 ans ne se laisse pas impressionner par les frappes israéliennes quotidiennes sur les faubourgs de Beyrouth.
"Les Israéliens ont repris leurs frappes sur la banlieue sud parce que la résistance du Hezbollah leur fait du mal à la frontière, affirme-t-il. Israël peut nous atteindre avec ses bombardements aériens, mais au sol, ils ne parviennent pas à s’imposer. Donc, ils misent tout sur leur aviation, c’est tout."
"On a les nerfs solides"
Il y a un mois, dès le début de l’escalade militaire, Mohamad a quitté sa ville côtière, proche de la frontière, avec femmes enfants et quelques vêtements. Un moindre mal, assure-t-il : "On a des jeunes là-bas qui combattent Israël. Cela fait un mois qu’ils n’ont pas changé de vêtements, qu’ils ne prennent pas de douche, qu’ils ne voient pas leurs familles. Ça va, on supporte avant de rentrer chez nous. Personne ne peut s’approprier même un bout de notre terre."
Du haut de son 1,90 m, Youssef, originaire du sud, le concède : l’ambiance a changé depuis la mort d’Hassan Nasrallah, le chef emblématique du Hezbollah. Malgré tout, ajoute-t-il, et même si Israël accentue encore la pression militaire, la communauté chiite reste soudée et déterminée : "Face à ceux qui tuent sans but des enfants, des personnes âgées et des femmes. Nous, on a les nerfs solides. Nous, on a plus de force qu’eux. Celui qui a les nerfs plus solides, c’est celui qui maîtrise la bataille."
Un état d’esprit qu’Abdelhaman, 12 ans, résume spontanément : "S’ils nous tapent, on tape. On frappera plus fort, dix fois plus fort. Nous, on n’a peur de personne !"
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