Attentat près de Moscou : cette menace que la Russie n'a pas voulu voir
En Russie, l'attentat met en lumière des failles des services de sécurité alors même que le renseignement américain avait prévenu le Kremlin d'une menace imminente.
Beaucoup de questions se posent après l'attentat près de Moscou, en Russie, dans lequel au moins 137 personnes ont été tuées vendredi 22 mars, dans la soirée. Les regards se tournent notamment vers l'appareil sécuritaire russe, qui avait pourtant été prévenu par Washington d'un risque imminent d'attaque à l'occasion de grands rassemblements.
Les failles, en tout cas pour ce que l'on en sait, semblent être à la hauteur du bilan terrible de cette attaque terroriste. D'abord, les forces spéciales ont mis plus d'une heure à arriver sur place, ce qui a permis aux terroristes de s'échapper. Ils sont tout simplement arrivés en voiture dans une Clio, se sont garés dans le parking souterrain du Crocus City Hall et sont repartis de la même façon.
Ensuite, il a fallu plus de cinq heures pour les arrêter alors qu'ils approchaient de la frontière. Pourtant tout le monde le sait, il y a des caméras partout dans Moscou et les terroristes ont commis de nombreuses infractions au code de la route. Et puis sur place, dans la salle, la sécurité semblait tout de même assez légère.
Les services de renseignement au centre des critiques
Et puis il y a surtout l'échec majeur, celui qui consiste à ne pas avoir vu venir la menace. Échec d'autant plus souligné que les Américains avaient lancé une alerte au début du mois sur la possibilité d'une attaque terroriste visant un grand rassemblement de masse à Moscou. Ils avaient publié un message, notamment à l'attention de leurs ressortissants.
Vladimir Poutine, lorsqu'il avait appris cela, avait estimé qu'il s'agissait de provocations et d'un chantage évident, destinés à déstabiliser et effrayer la société russe. Il l'avait dit devant des membres du FSB, chargés précisément de prévenir ce genre d'attaques.
Il faut replacer tout ça dans le contexte russe. C'est un pays où les "siloviki", les hommes des structures de forces, tiennent le pouvoir. Il y aurait, selon les estimations, entre 2,3 et 2,7 millions de membres des forces de sécurité en Russie. La police, à elle seule, compte près d'un million d'agents. Et à cela, il faut ajouter le FSB, la Garde nationale, les renseignements extérieurs (le SVR)… Il y a beaucoup de monde. Ils sont quasiment la colonne vertébrale de la société.
Une nouvelle atteinte au "contrat social"
Le contrat social que Vladimir Poutine a passé avec la population est une sorte de deal non-écrit qui met en parallèle une restriction des libertés individuelles et une garantie de stabilité économique et de sécurité.
La stabilité a déjà été ébranlée par la guerre en Ukraine et les sanctions, qui ont des effets sur la société, l'inflation, la perspective de hausses d'impôts devant l'effort de guerre à fournir, etc. Et puis la sécurité vient d'être largement remise en cause : il est très significatif d'ailleurs de voir, d'entendre, que de nombreux passants n'hésitent pas à parler aux journalistes étrangers pour pointer du doigt les défaillances des services de sécurité. Ce n'est pas anodin dans un pays comme la Russie.
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