Chute de Bachar al-Assad en Syrie : des pays européens suspendent l'examen des demandes d'asile d'exilés syriens, la France "travaille" sur la question
Le ministère de l'Intérieur français a annoncé lundi étudier la possibilité d'"une suspension des dossiers d'asile en cours provenant de Syrie".
Quel avenir pour les demandeurs d'asile syriens en Europe, au lendemain de la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie ? Plusieurs pays européens ont annoncé la suspension de l'examen des demandes d'asile d'exilés syriens, lundi 9 décembre. Le ministère de l'Intérieur français a, quant à lui, déclaré travailler sur "une suspension des dossiers d'asile en cours provenant de Syrie", et cherchait lundi à aboutir rapidement à une décision sur le sujet. Le haut-commissaire de l'ONU aux réfugiés, Filippo Grandi, a appelé à faire preuve "de patience et de vigilance" sur la question.
En Allemagne, pays de l'UE accueillant la plus importante diaspora syrienne, l'Office fédéral de l'immigration et des réfugiés a "décrété [lundi] un gel des décisions pour les procédures d'asile actuellement encore en cours", étant donné "l'incertitude actuelle", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Nancy Faeser, dans un communiqué.
Le ministère britannique de l'Intérieur a également annoncé avoir "mis sur pause temporairement" l'examen des demandes d'asile de Syriens au Royaume-Uni, "le temps d'évaluer la situation actuelle". La Suisse a fait de même. Le secrétariat d'Etat aux migrations suisse a précisé n'être "actuellement pas en mesure d'examiner de manière fondée s'il existe des motifs d'asile et si l'exécution d'un renvoi est raisonnablement exigible".
Lundi, les autorités autrichiennes ont elle aussi annoncé suspendre les demandes d'asile d'exilés syriens et préparer "un programme d'expulsion". "A partir de maintenant, l'ensemble des procédures en cours vont être stoppées", a déclaré le ministère de l'Intérieur autrichien. Près de 100 000 Syriens vivent en Autriche et environ 7 000 d'entre eux sont concernés par cette décision. Le cas de ceux qui se sont déjà vu accorder l'asile va également être réexaminé, et le regroupement familial est suspendu.
"Dans ce contexte, j'ai chargé le ministère de préparer un programme de rapatriement et d'expulsion vers la Syrie", a ajouté le ministre de l'Intérieur, Gerhard Karner. "La situation politique en Syrie a fondamentalement changé, avec une soudaine accélération des événements ces derniers jours", a souligné le ministère, jugeant "important de réévaluer la situation". Le chancelier conservateur, Karl Nehammer, a durci les mesures ces dernières années face à la poussée de l'extrême droite en Autriche.
La Suède, le Danemark et la Norvège ont annoncé à leur tour suspendre l'examen des demandes d'asile syriennes lundi après-midi. "Compte tenu de la situation, il n'est tout simplement pas possible d'évaluer les motifs de protection à l'heure actuelle", a défendu Carl Bexelius, responsable des affaires juridiques à l'Office suédois des migrations. La décision suédoise sera officialisée mardi. Les autorités vont aussi suspendre les expulsions, en attendant que la situation politique s'éclaircisse en Syrie.
Au Danemark, la commission de recours des réfugiés a en outre "décidé de reporter la date limite de départ pour les personnes en mesure d'être expulsées vers la Syrie", ce qui concerne 50 cas. A l'été 2020, le pays est devenu le premier Etat de l'Union européenne à réexaminer des centaines de dossiers de réfugiés syriens, au motif que "la situation actuelle à Damas n'est plus de nature à justifier un permis de séjour ou son extension". Dans les faits, il n'y a pas eu de retour forcé de réfugiés syriens vers la Syrie.
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