: Témoignage "Nous allons tout changer, si Dieu le veut, tout sera bien mieux" : les confidences d'un combattant qui a contribué à la chute du régime syrien
Depuis la chute de Bachar al-Assad, le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham contrôle les principaux lieux de pouvoir. Franceinfo a pu rencontrer l'un de ses membres.
Dans un café de Damas, une trentaine d'hommes en treillis dansent leur kalachnikov à la main. Ces rebelles sont ceux qui ont pris la capitale syrienne quelques jours plus tôt. Dans un coin de l’établissement, Khattab, 24 ans, est arrivé d’Idlib et découvre la capitale pour la première fois.
"Je fais partie d’un mouvement jihadiste à l'intérieur de HTS. Nos hommes sont de féroces combattants, explique-t-il. Sa vie s’est faite dans la province du Nord-Est syrien, contrôlée par les rebelles islamistes.
"Nous ne pensions pas que ce serait si facile de prendre la ville mais nous étions prêts à nous battre jusqu'à la mort".
Khattab, un combattant de HTSà franceinfo
C’est la guerre qui l’a fait rejoindre leurs rangs. "J'ai perdu énormément de mes amis dans cette guerre, raconte-t-il. Mon père a perdu ses jambes. Alors je suis parti faire le jihad dès que je suis devenu adulte, il y a six ans".
Il s'arrête un instant, car des cris résonnent en contrebas dans la rue : "Ce sont des rescapés de la prison de Saydnaya, écoutez !, nous alerte-t-il. Soit ils en sortent morts, soit ils en sortent complètement brisés et fous".
"Les gens ont peur, ils ne réalisent pas encore"
Cette prison de sinistre réputation , libérée il y a quelques jours par les rebelles, a mis à nu la cruauté du régime des Assad, qui tenait le pays d'une main de fer depuis cinquante ans. Et c'est sur ce traumatisme que les groupes islamistes veulent gagner la confiance des Syriens, en jurant d’instaurer un autre modèle. "L'État au-dessus de nous, c’était lui, l’État terroriste. Nous allons tout changer, si Dieu le veut, tout sera bien mieux", dénonce Khattab.
"Nous avons un problème avec le régime dans sa totalité", poursuit Khattab qui assure qu’ils "trouveront et ne laisseront plus un seul homme du tyran". Et le jeune homme de reconnaître : "Pour le moment, les gens ont peur, les rues sont vides. Ils ne réalisent pas encore. Il va leur falloir du temps pour s’habituer et revenir".
Dans la Syrie en ruine, à genoux économiquement, l’État est déjà en transition. Un Premier ministre en a été chargé, Mohammad al-Bachir, nommé deux jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad. Il a promis calme et stabilité mardi aux Syriens. Mais la nature du nouveau pouvoir est encore incertaine.
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