: Témoignage "Nous sommes unis sous un seul et même nom" : on a rencontré Ahmed Taha, ancien chef rebelle, prêt à l'unification des groupes armés en Syrie
Franceinfo a rencontré l'un des premiers chefs rebelles syrien à avoir combattu la dictature Assad. Il assure que l'assemblage des différentes factions est désormais indispensable pour reconstruire une nouvelle Syrie.
Le chef militaire du groupe rebelle HTS, menant la coalition qui a pris le pouvoir en Syrie, a annoncé que "la prochaine étape" serait la dissolution des groupes armés, à commencer par le sien, pour les fondre au sein de la future institution militaire. Cet objectif de l'unification de ces myriades de groupes rebelles est un considérable défi dans ce pays où certains groupes ont parfois combattu les uns contre les autres. Franceinfo a pu rencontrer un homme qui incarne cette évolution, l'un des premiers chefs rebelles à avoir combattu le régime Assad, Ahmed Taha, qui était à la tête d'un groupe de 6 500 combattants.
La rencontre se fait dans un bâtiment qui était occupé il y a quelques jours encore par l'administration du régime Assad. Dans la cour, il y a des pick-up et des hommes armés de kalachnikovs. À l’intérieur, Ahmed Taha est assis au centre d'un grand canapé, habillé en costume militaire. C'est un homme imposant qui a la modestie de se présenter comme un nouveau-né.
"Nous renaissons maintenant, c'est comme si j'avais 10 jours d'existence."
Ahmed Tahaà franceinfo
Par cette phrase, il signifie qu'il a enterré la hache de guerre. Cet homme a pourtant survécu à plusieurs tentatives d'assassinat qui ont coûté la vie à son fils et à son assistant. "Nous avons déjà dissous le groupe. Je suis un ancien chef de groupe. Avant, nous étions 'l'armée de la nation' et oui, il y avait des problèmes et des combats entre mon groupe et 'l'armée de l'islam', mais nous avons aujourd'hui résolu tous ces problèmes et nous sommes unis sous un seul et même nom : 'l'armée syrienne'".
Pour un nouveau pays
Une phrase loin d'être anodine pour cet homme qui a été détenu trois ans par ce groupe rival. C'est un combattant, un chef qui veut que son pays avance. "Bien sûr, nous avions différentes façons de penser les choses et la révolution, mais nous avons tous un point commun : la Syrie est à nous, il doit y avoir des changements en Syrie et le régime devait tomber."
Ahmed Taha estime que ce qui les divise est moins problématique que l'envie de construire un nouveau pays. Reste à savoir combien de temps cela pourrait prendre pour fonder cette nouvelle armée syrienne.
"Cela pourrait prendre un, deux ou trois mois jusqu'à ce que la sécurité soit rétablie en Syrie et que les gens reprennent une vie normale."
Ahmed Tahaà franceinfo
"Et là, l'armée pourra s'installer dans ses bases militaires, comme n'importe quelle armée dans n'importe quel pays du monde", poursuit-il. Ahmed Taha estime que cet assemblage de groupes et de factions rivales encore impensable il y a quelque mois est indispensable pour l'intérêt général du pays.
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