Apologie du terrorisme : une étudiante gazaouie visée par une enquête, son inscription à Sciences Po annulée

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Article rédigé par France 2 - S. Perez, V. Lerouge, L. Haedrich, France 3 Nord-Pas-de-Colais, P. Beliussi - Édité par l'agence 6Medias
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Une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crimes contre l’humanité a été ouverte jeudi 31 juillet à l’encontre d’une étudiante de Gaza, accueillie en France depuis trois semaines. La jeune femme devait faire sa rentrée en septembre à Sciences Po Lille, mais son inscription a été annulée après la découverte de propos violemment antisémites tenus sur les réseaux sociaux.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

Il y a deux ans, avant les massacres du 7-Octobre, Noor A. se fait remarquer par les autorités françaises à Gaza en remportant un concours de français. Quand l'étudiante palestinienne de 25 ans quitte Gaza et atterrit à Paris le 11 juillet dernier, elle semble au-dessus de tout soupçon. Mais la découverte sur ses réseaux sociaux de messages antisémites glorifiant Hitler et les attentats du Hamas remettent en question son accueil. Aidée par la diplomatie française, Nour A. devait entrer en septembre à Sciences Po à Lille. Elle avait obtenu une bourse, comme l'explique le directeur du prestigieux institut, qui l'hébergeait chez lui.

Des problèmes dans le processus de vérification ?


"Cette étudiante est arrivée suite à une sollicitation qu'on a reçue de la part du Consulat général de France à Jérusalem, nous indiquant qu'un groupe d'étudiantes et d'étudiants allait quitter la bande de Gaza dans le cadre d'une opération organisée par le Consulat général", explicite Étienne Peyrat.


Comment des propos faisant l'apologie du terrorisme ou de crimes contre l'humanité sont-ils passés au travers des protocoles de sécurité français et israéliens ? Pour le Conseil représentatif des institutions juives de France, la vérification des dossiers des Palestiniens est insuffisante. Pour Jémérie Haddad, membre du bureau exécutif du CRIF, cela "pointe évidemment à un problème de processus. Ça devrait être évident de regarder un petit peu ce que les personnes qui viennent en France, sur notre territoire, publient sur les réseaux sociaux. Ça n'a pas été fait, donc ça montre que le processus est mauvais".

Une expulsion du territoire à venir selon le Quai d'Orsay

Des failles que reconnaît le ministre des Affaires étrangères. "Ce n'est pas acceptable en tout cas. Avec le ministère de l'Intérieur, nous avons diligenté une enquête interne pour faire toute la lumière sur cette affaire. Elle doit quitter le territoire national. Elle n'a pas sa place en France", tranche Jean-Noël Barrot.

Selon l'Office pour les réfugiés (OFPRA), l'étudiante ne bénéficie pas du statut de réfugié et est inconnue de ses services. "Elle pourrait donc être expulsée, mais pas vers Gaza, qui est une zone de guerre", selon un communiqué de l'organisme. Jean-Noël Barrot annonce aussi suspendre l'accueil de Palestiniens le temps d'identifier le dysfonctionnement. Les dossiers des 300 réfugiés Gazaouis arrivés depuis mars vont, eux, être repassés au crible.

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