Etats-Unis : la Floride envisage de supprimer l'obligation vaccinale, y compris pour les enfants

Si cette mesure venait à s'appliquer, l'Etat républicain deviendrait le premier à abandonner les obligations vaccinales, ayant pourtant permis d'éradiquer des maladies comme la rougeole, les oreillons, la rubéole, la polio et l'hépatite B.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une dose du vaccin Moderna contre le Covid-19, photographiée le 29 mai 2025 à Miami (Floride). (JOE RAEDLE / AFP)
Une dose du vaccin Moderna contre le Covid-19, photographiée le 29 mai 2025 à Miami (Floride). (JOE RAEDLE / AFP)

Les vaccins une nouvelle fois au cœur des tensions aux Etats-Unis. La Floride, Etat républicain, a annoncé mercredi 3 septembre vouloir supprimer toutes les obligations vaccinales, y compris pour les écoliers. A cette occasion, le plus haut responsable de la santé de Floride a comparé les obligations vaccinales à de l'"esclavage". Si cette mesure venait à s'appliquer, la Floride deviendrait le premier Etat américain à abandonner les obligations vaccinales, ayant pourtant permis d'éradiquer des maladies comme la rougeole, les oreillons, la rubéole, la polio et l'hépatite B.

Les autorités locales vont "s'efforcer de mettre fin à toutes les obligations vaccinales en Floride, jusqu'à la dernière", a déclaré Joseph Ladapo, devant un public enthousiaste à l'école chrétienne Grace Christian School, dans le centre de cet Etat républicain, où se situe la fameuse résidence Mar-a-Lago du président Trump. "Qui suis-je, moi qui me tiens ici devant vous, pour vous dire ce que vous devez mettre dans votre corps ? Qui suis-je pour vous dire ce que votre enfant doit mettre dans son corps ? Je n'ai pas ce droit. Votre corps est un don de Dieu", a lancé ce médecin connu pour son opposition aux vaccins contre le Covid-19.

Pour Amesh Adalja, expert en maladies infectieuses à l'université Johns Hopkins, l'annonce de la Floride relève d'"une capitulation servile devant le mouvement nihiliste antivaccins". "Les vaccins sont sûrs, efficaces et sauvent des vies", abonde l'épidémiologiste Syra Madad. Selon elle, supprimer la vaccination obligatoire à l'école revient à "mettre en danger les enfants et des millions d'autres personnes".

Un risque de résurgence de maladies disparues

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, les Etats-Unis ont amorcé, sous la houlette du ministre de la Santé Robert Kennedy Jr., une refonte de la politique vaccinale, restreignant par exemple l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou coupant des fonds pour la recherche. Mercredi, plus d'un millier d'employés et anciens employés du ministère américain de la Santé ont signé une lettre adressée aux parlementaires demandant la démission de Robert Kennedy Jr., accusé de "mettre en danger" la population. Nombre d'experts craignent que la population ne perde confiance dans les vaccins, alors que les critiques qui se sont amplifiées à leur encontre ces dernières années, avec de fausses allégations comme celles les associant à l'autisme. Une défiance qui pourrait se traduire par un retour de maladies contagieuses disparues, comme la rougeole, qui a fait plusieurs morts aux Etats-Unis en 2025.

A l'opposé du spectre politique, trois Etats démocrates ont riposté mercredi en annonçant la formation d'une "alliance sanitaire", en "réponse" au limogeage la semaine dernière de Susan Monarez, qui était à la tête de la principale agence sanitaire du pays. Accusant le gouvernement Trump de "politisation de la science", les dirigeants démocrates de la Californie, de l'Oregon et de l'Etat de Washington ont expliqué vouloir fournir à leurs résidents des recommandations vaccinales ainsi que des informations sur l'efficacité et la sûreté des vaccins "élaborées par des scientifiques, des médecins et d'autres responsables de santé publique de confiance".

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