Mort du pape François : "Ça n'a mené à rien", regrette une victime belge de violences sexuelles au sein de l'Eglise après sa rencontre au Vatican

Après la mort du pape François, les victimes d'abus sexuels au sein de l'Eglise se souviennent de son écoute, mais gardent un goût amer de son inaction et espèrent des mesures concrètes de la part de son successeur.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le pape François célèbre la messe à Bruxelles (Belgique), le 29 septembre 2024 (NICOLAS TUCAT / AFP)
Le pape François célèbre la messe à Bruxelles (Belgique), le 29 septembre 2024 (NICOLAS TUCAT / AFP)

Le pape François s'est éteint lundi 21 avril matin et parmi les chantiers que son décès laisse en suspens, il y a celui des violences sexuelles commises au sein de l’Eglise catholique. Alors que les témoignages s'accumulent, les victimes réclament une reconnaissance et des indemnisations qu’elles n’obtiennent toujours pas.

C’était un des sujets centraux de la visite du pape en Belgique en septembre dernier. Il avait rencontré des victimes d’abus sexuels, comme Anne-Sophie Cardinal. Malgré les violences sexuelles qu’elle a subies au catéchisme, cette femme de 45 ans a conservé sa foi catholique. Et elle avait soigneusement préparé sa rencontre avec le Pape François : "Puisque son souhait était d'entendre la souffrance des victimes, j'ai tout balancé", lâche-t-elle.

"J'ai été dans les détails, j'ai été crue. Dans son regard, j'ai senti vraiment une empathie en tant qu'être humain. À un moment, il a même baissé la tête, c'était limite supportable pour lui dans la fonction qu'il occupait mais aussi en tant qu'être humain."

Anne-Sophie Cardinal

à franceinfo

Mais cette écoute ne s'est traduite par aucune mesure concrète. Malgré l'empathie du souverain pontife, aucune indemnisation n'a été délivrée, ce que dénonce Jean-Marc Turine. Âgé de 78 ans aujourd'hui, il participait aussi à la rencontre avec le pape : "Quand, dans l'avion, au retour, il a dit à la presse que les compensations financières pour les victimes de 50 000 euros ne fussent que pour les soins en psychiatrie etc. n'étaient pas suffisants, ça n'a mené à rien", regrette-t-il. 

"Si ce n'est pas une parole en l'air, qu'est-ce que c'est ?", s'indigne Jean-Marc Turine. Comme de nombreuses autres victimes d’abus sexuels, il espère que le successeur de François saura enfin leur apporter des réponses concrètes, au-delà d’une simple écoute.

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