Condamnation de Nicolas Sarkozy : "On fera tout pour qu'il ne dorme pas en prison", affirme son avocat sur France 2

Ce direct est désormais terminé.

"Cette décision est incompréhensible." L'avocat de Nicolas Sarkozy, Christophe Ingrain, était invité du journal de 20 heures de France 2, jeudi 25 septembre, après la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison avec mandat de dépôt différé dans l'affaire du projet de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse en 2007. "On fera tout pour qu'il ne dorme pas en prison", a promis l'avocat. "Une peine sévère est acceptable quand elle est fondée. Ici, on a des faits qui ne justifient pas la déclaration de culpabilité de Nicolas Sarkozy", a-t-il continué.

La droite au chevet de l'ancien président, la gauche salue sa condamnation. "Je ne doute pas que [Nicolas Sarkozy] saura mettre toute son énergie à se défendre devant la cour d’appel et faire prévaloir son innocence", écrit Bruno Retailleau dans un communiqué. Valérie Pécresse a salué sur son compte X "un grand président de la République, qui a su réformer notre pays, et le protéger à travers les crises". A gauche, Manuel Bompard (LFI), a pointé le "deux poids deux mesures" de la droite et de l'extrême droite qui "n'ont d'habitude pas de mots assez durs pour dénoncer le soi-disant laxisme de la justice". Un peu plus tôt, Marine Le Pen a estimé, dans un message publié sur X, que le choix de "l’exécution provisoire" par le tribunal correctionnel de Paris, représente "un grand danger". Elle-même a été condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire par ce même tribunal en avril, pour avoir détourné plus de quatre millions d'euros de fonds publics du Parlement européen.

Nicolas Sarkozy dénonce une condamnation "d'une gravité extrême pour l'Etat de droit". "S'ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute." A sa sortie de la salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Sarkozy a eu des mots forts pour contester sa condamnation. "Ce qui s'est passé aujourd'hui dans cette salle du tribunal de Paris est d'une gravité extrême pour l'Etat de droit", a déclaré d'un ton grave l'ancien président, qui a annoncé faire appel.

Un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire. La peine de cinq ans de prison est assortie d'un mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire. Il n'a pas été incarcéré à sa sortie du tribunal, mais les modalités d'exécution de sa peine seront déterminées dans les semaines à venir, et celle-ci s'appliquera malgré son appel. Il est, en revanche, relaxé des chefs de corruption passive, de détournement de fonds publics libyens et de financement illicite de campagne électorale.

Les anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux condamnés à six et deux ans de prison. Claude Guéant a été condamné à six ans d'emprisonnement pour usage de faux et blanchiment aggravé, de trafic d'influence, de corruption passive, et d'association de malfaiteurs. Son état de santé, incompatible avec l'incarcération, pousse le tribunal à écarter le mandat de dépôt. De son côté, Brice Hortefeux a été déclaré coupable d’association de malfaiteurs et condamné à deux ans de prison. Il a annoncé à BFMTV qu'il allait faire appel. 

Trois prévenus, dont Eric Woerth, relaxés. L'ex-trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007 a été relaxé, tout comme Edouard Ullmo et Ahmed Bugshan. Au total, onze prévenus sont concernés par les décisions rendues jeudi, après la mort du douzième, Ziad Takieddine, mardi.