"C'est Nicolas qui paie" : le patron du média d'extrême droite "Frontières" dépose la marque à l'Inpi pour "la sanctuariser"

Erik Tegnér a fait enregistrer la marque au registre de l'Institut national de la propriété industrielle. Tout en assurant ne pas être à l'origine de cette expression popularisée par la droite et l'extrême droite, il entend la protéger "face à des trolls gauchistes."

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Erik Tegnér parlant avec Marion Maréchal lors de la Convention de la droite, le 28 septembre 2019. (DANIEL PIER / NurPhoto via AFP)
Erik Tegnér parlant avec Marion Maréchal lors de la Convention de la droite, le 28 septembre 2019. (DANIEL PIER / NurPhoto via AFP)

"Nicolas qui paie", pourrait bien encaisser des sous à l'avenir... L'expression qui a fleuri depuis plusieurs années, notamment sur les réseaux sociaux parmi les partisans d'extrême droite et de droite, pour exprimer un ras-le-bol fiscal des Français, vient officiellement de devenir une marque. Elle a été enregistrée le 20 juin à l'Institut national de la propriété industrielle (Inpi), déposée par Erik Tegnér, directeur de la publication du média identitaire Frontières. Une information confirmée à franceinfo, après avoir été révélée mercredi 16 juillet par le média L'informé.

"C'est une marque que j'ai déposée via ma société Artefakt, avec objet social plus large que l'édition du média Frontières", confirme-t-il à franceinfo. L'objectif de cette démarche, explique-t-il, est de "sanctuariser la marque face à des trolls gauchistes". "Je sais que les gauchistes sont les professionnels pour déposer des marques, pour emmerder des initiatives (...) il vaut mieux que ça soit nous que quelqu'un de malveillant", développe-t-il.

Porte-clefs, vêtements ou affiches ?

La marque ayant été enregistrée dans six catégories de produits, elle pourrait en théorie se retrouver légalement sur des tee-shirts, des porte-clefs, ou encore de nombreux appareils comme des ordinateurs. Interrogé, Erik Tegnér assure dans un premier temps qu'un usage commercial n'est "pas aujourd'hui" envisagé. Avant de préciser son propos : "Si jamais quelque chose était fait, ce ne serait jamais fait sans le demander aux comptes qui y sont liés".

Parce que si Erik Tegnér a bien déposé la marque, il assure toutefois ne pas être à l'origine des comptes X (Twitter) @bouliboulibouli et @NicolasQuiPaie ayant popularisé l'expression. "Pas du tout", assure-t-il. "Evidemment, 'Nicolas qui paie' ça nous parle, on l'a beaucoup relayé (...) Mais je ne suis pas porte-parole de 'Nicolas qui paie', ce n'est pas moi". D'ailleurs, "si demain, ils veulent récupérer la marque, on leur cédera. Il n'y a pas de sujet là-dessus", promet-il. Sur le réseau social X, on peut notamment voir des montages à connotation raciste avec l'expression "Nicolas qui paie". 

Si Erik Tegnér se montre aussi rassurant, c'est que son initiative n'a pas plu à tout le monde. "Donc il utilise cette formule pour en faire une marque, pour nous faire PAYER des tee-shirts et des porte-clés... Sérieusement ?", s'indigne un utilisateur de l'expression, qui promet de ne plus l'employer à l'avenir. "Bah du coup @NicolasQuiPaie va devoir payer pour exister. C'est vachement marrant en fin de compte", moque un autre. "C'est problématique si c'est le cas. Nicolas qui paie n'a rien à voir avec les partis politiques français", écrit un autre internaute.

Le site de l'Inpi indique par ailleurs qu'une expression similaire a été déposée cinq jours plus tôt, mais sous la dénomination "Nicolas qui paie". Erik Tegnér assure ne pas avoir de lien avec ce dépôt-là.

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