Procès d'Alexandre Benalla : le rôle nébuleux d'un homme "au statut particulier" qui savait "jouer entre les lignes"
Au deuxième jour du procès de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron, la présidente a tenté de comprendre quel était son rôle exact auprès du président, le confrontant au passage à la disparition troublante de son téléphone portable.
Un homme au "statut particulier", qui savait "jouer entre les lignes" : le tribunal a tenté mardi 14 septembre à Paris de cerner les fonctions exactes à l'Elysée d'Alexandre Benalla, qui est jugé pendant trois semaines, notamment pour les violences du 1er mai 2018.
Quel était son rôle exact au "Château" ? Comme les commissions parlementaires et les juges d'instruction, le tribunal s'est heurté mardi au rôle nébuleux du jeune homme alors âgé de 26 ans. Recruté en mai 2017 après avoir assuré la sécurité du candidat Emmanuel Macron, Alexandre Benalla a une nouvelle carte de visite : chargé de mission, adjoint au chef de cabinet de l'Elysée.
Ses missions, telles qu'il les a décrites : "organisation des déplacements, coordination des services de sécurité lors des évènements, déplacements privés du couple Macron et gestion des présents diplomatiques", détaille la présidente Isabelle Prévost-Desprez.
"Un très bon joueur entre les lignes"
Il a notamment confirmé qu'il lui arrivait aussi de "coprésider" des réunions avec le préfet de police de Paris : sur l'organisation du "One planet summit" et les obsèques de Johnny Hallyday en décembre 2017, pour le retour des Bleus après la Coupe du monde de football en juillet 2018.
Alexandre Benalla était une "autorité" sur le terrain, a déclaré à la barre Maxence Creusat, commissaire à la préfecture de police de Paris. Au point que les chefs du GSPR étaient "ostracisés" par le chargé de mission, comme il l'a dit lors de l'enquête ?
"Si vous êtes avenant, urbain, à un moment donné, les gens se retournent vers vous, c'est vous qui êtes vu comme un animateur", a estimé le policier. "C'est jouer entre les lignes" et "Alexandre Benalla était un très bon joueur entre les lignes".
"Proximité avec le président"
Oui, il avait un "statut particulier" lié à sa "proximité avec le président de la République et son épouse", a expliqué Alexandre Benalla. "Je pense qu'il n'y a pas à se cacher de ça, je joue la franchise là-dessus depuis le début", a-t-il dit en haussant les épaules.
Pour lui, ses fonctions étaient "très claires". "C'était suffisamment clair pour que ça se passe bien et ça s'est bien passé jusqu'au 1er mai 2018", estime-t-il. Ce jour-là, justement, Alexandre Benalla a envoyé un SMS au président de la République pour le prévenir de "l'incident" de la place de la Contrescarpe.
Un message envoyé depuis son téléphone personnel, qu'il a assuré avoir "perdu", alors que les investigations ont montré qu'il l'avait utilisé juste après sa garde à vue. "Ici on peut mentir comme on veut, mais quand ça coince, ça coince", a prévenu la présidente. "Je vous le dis, M. Benalla". Le procès se poursuit jusqu'au 1er octobre.
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