"Il joue l'image de son deuxième quinquennat" : Emmanuel Macron met la pression sur son gouvernement

Dans l'impossibilité constitutionnelle de se représenter à la prochaine présidentielle et contraint de gouverner sans majorité depuis 2022, Emmanuel Macron a rappelé son camp à l'ordre samedi 5 juillet lors d'un meeting, lui intimant d'"agir" plutôt que de se projeter vers 2027.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Emmanuel Macron, le 4 juillet 2025, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)
Emmanuel Macron, le 4 juillet 2025, à Paris. (LUDOVIC MARIN / AFP)

François Bayrou n'a plus qu'une semaine pour finaliser la copie sur le budget qu'il a promis pour le 15 juillet. En attendant, le Premier ministre est reçu ce lundi 7 juillet à midi à l'Elysée pour déjeuner avec les ministres concernés. Emmanuel Macron, qui s'est offert samedi un meeting au Cirque d'hiver avec les jeunes de son mouvement, a exhorté François Bayrou à discipliner la parole de son gouvernement, preuve que le chef de l'Etat ne compte pas relâcher la pression.

"On va se dire les choses, sourit un ministre, avec le président, on ne fait pas de la tapisserie, du dessin ou de l'art plastique..." Traduction : Emmanuel Macron remet bel et bien son nez dans les projets du gouvernement. Une reprise en main qui ne dit pas son nom, alors que le compte à rebours est enclenché pour François Bayrou qui dira où et comment économiser 40 milliards d'euros, mardi 15 juillet.

Vers une nouvelle dissolution ?

Les intangibles du chef de l'Etat sont connus : pas de hausse d'impôt, attractivité du pays et sanctuarisation du budget des armées. En coulisses, Emmanuel Macron s'agace des ambitions des uns, de l'immobilisme du gouvernement et appelle à "agir""Il joue l'image de son deuxième quinquennat", admet une ministre. Mardi, le chef de l'Etat retrouvera un pouvoir : celui de dissoudre l'Assemblée. En effet, Emmanuel Macron récupère le pouvoir de dissoudre l'Assemblée nationale, mardi 8 juillet, un an après le second tour des élections législatives anticipées.

Interrogé vendredi 4 juillet par les journalistes, lors d'un déplacement à Saint-Germain-en-Laye, près de Paris, l'intéressé a botté en touche. "Les Français veulent que tout le monde travaille ensemble et qu'on ait des résultats concrets pour que la vie des gens s'améliore", a-t-il répondu. "J'ai un mauvais pressentiment", s'inquiète un conseiller, avant de se rendre à l'évidence : "si le gouvernement tombe encore sur le budget, l'option est de facto sur la table".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.