Meurtre raciste à Puget-sur-Argens : "Le ministre de l'Intérieur porte une responsabilité dans le climat qui existe dans notre pays", accuse Fabien Roussel

Le secrétaire national du PCF reproche notamment au ministre de l'Intérieur de "tenir les mêmes propos que l'extrême droite", et de semer ainsi la "haine de l'étranger".

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, le 4 juin 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, le 4 juin 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Il y a une parole raciste, décomplexée qui se déchaîne dans notre pays, y compris par des responsables politiques, par des médias, et qui fait que des groupes néonazis se sentent tout permis et que des personnes racistes se sentent autorisées sur ce sujet", s'indigne Fabien Roussel mercredi 4 juin sur franceinfo.

Le leader du PCF réagissait au meurtre d'un Tunisien à Puget-sur-Argens (Var). L'auteur du crime a publié une vidéo, une arme à la main, tenant des propos haineux et racistes. Pour Fabien Roussel, le ministre de l'Intérieur "porte une responsabilité" dans le développement d'un "climat" qui encourage le racisme et les attaques racistes en France ces derniers mois.

Bruno Retailleau "ne fait jamais de différence entre l'immigration illégale et l'immigration légale. Il tient les mêmes propos, les mêmes paroles que l'extrême droite, que le Rassemblement national et toutes ces paroles-là, sèment dans notre pays un climat de racisme, de haine de l'étranger qui conduit, fatalement, à ce qu'un jeune Malien soit tué de 40 coups de couteau à La Grand-Combe ou un coiffeur tunisien qui se prend cinq balles". Pour le secrétaire national du PCF, "le ministre de l'Intérieur porte une responsabilité dans le climat qui existe dans notre pays".

Des "almagames" qui tire un "trait d'égalité entre immigration, violence, migrants, terrorisme"

Fabien Roussel cite, pour soutenir son propos, les expressions utilisées par le ministre de l'Intérieur, notamment "l'immigration n'est pas une chance", "à bas le voile !", "une société multiculturelle comporte des risques", ou lorsqu'il parle de "submersion migratoire". Après la victoire du PSG en Ligue des champions, Bruno Retailleau a également utilisé le terme de "barbares" pour désigner les auteurs des violences. "C'est une manière, encore une fois, pour Monsieur Retailleau, de faire des amalgames entre les auteurs des violences, l'origine de ces auteurs et de faire un trait d'égalité entre immigration, violence, migrants, terrorisme. On y a droit à chaque fois, mais ça, c'est un classique de sa part".

"J'aimerais que l'on prenne conscience qu'il y a une multiplication d'actes racistes, d'insultes racistes, de crimes racistes, comme il y a une multiplication d'actes antisémites, d'insultes antisémites", insiste Fabien Roussel.

"Le poison de la haine et de la division se répand dans notre pays. Chaque parole publique est donc importante de la part de responsables, de ministres."

Fabien Roussel, secrétaire natioanle du PCF

à franceinfo

"Chacun doit mesurer sa propre responsabilité dans les mots qu'il emploie. La République, c'est de vivre ensemble", conclut-il.

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