"Est-ce qu'on ne devrait pas vous censurer ?" : le RN fait pression sur le gouvernement et menace de le faire tomber

Depuis quelques jours, le Rassemblement national met la pression sur le gouvernement, notamment sur le gouvernement, en laissant planer la menace d'une censure.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La cheffe du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, et Jean-Philippe Tanguy (RN), le 3 février 2025. (ARNAUD C?SAR VILETTE / MAXPPP)
La cheffe du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, et Jean-Philippe Tanguy (RN), le 3 février 2025. (ARNAUD C?SAR VILETTE / MAXPPP)

La petite musique de la censure du gouvernement se fait à nouveau entendre depuis plusieurs jours. Les oppositions laissent entendre qu'elles pourraient renverser François Bayrou. La gauche accuse le Premier ministre de trahison sur les retraites, quand le Rassemblement national accuse l'exécutif de ne pas en faire assez, sur l'immigration notamment. Depuis plusieurs jours et toute la journée de mardi, députés et cadres du parti font part de leur mécontentement. 

L'une des raisons de la colère du RN : la programmation pluriannuelle de l'énergie, autrement dit le texte gouvernemental qui pose le cadre de la future politique énergétique. "Ni fait ni à faire, dénonce le député Jean-Philippe Tanguy. Ce texte ne tient pas la route et c'est parce qu'il ne tient pas la route qu'ils le font dans l'ombre des couloirs de Bercy et de Bruxelles, et pas dans la lumière du débat parlementaire."

Le gouvernement veut faire passer le texte par décret. Le RN veut en débattre à l'Assemblée nationale. Par ailleurs, la députée Edwige Diaz reproche aussi à François Bayrou son immobilisme. "Cent jours que vous êtes en place et cent jours qu'il ne se passe rien. Par conséquent, est-ce qu'on ne devrait pas, pour reprendre votre expression, 'en responsabilité' vous censurer ?"

Le verdict du procès des assistants parlementaires dans quelques jours

Une menace de censure alors que l'horizon judiciaire de Marine Le Pen s'assombrit. Aucun rapport, promet-elle : "Mon cas personnel n'aura aucune influence sur notre capacité à défendre les Français et à prendre les décisions nécessaires pour les défendre."

Et pourtant, ce coup de pression de ses troupes a lieu à quelques jours du verdict du procès des assistants parlementaires du RN, prévu le 31 mars. Marine Le Pen risque une peine d'inéligibilité immédiate et ne pourrait alors pas se présenter en 2027.

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