Recours "inapproprié" aux cabinets de conseil : "Certaines règles empêchent l'État de recruter, mais l'autorisent à faire un chèque à un cabinet", déplore le collectif Nos services publics
Le collectif Nos Services publics souhaite davantage de règles sur le recours aux cabinets de conseil. Cette pratique a été épinglée par la Cour des comptes ce lundi.
"Il y a besoin de règles sur le recours aux cabinets de conseil et de moins de contraintes sur le recrutement de collègues", résume ce lundi sur franceinfo le porte-parole du collectif Nos services publics, Arnaud Bontemps.
La Cour des comptes accuse ce lundi l'Etat de laisser ces prestataires privés remplir des missions relevant du "cœur de métier de l'administration" et lui demande de clarifier les règles encadrant leur recours "inapproprié". "Certaines règles empêchent l'État de recruter, mais l'autorisent à faire un chèque à un cabinet", déplore Arnaud Bontemps qui espère donc un "rééquilibrage dans les années à venir".
Franceinfo : Êtes-vous surpris par ces conclusions de la Cour des comptes ?
Arnaud Bontemps : Elles ne sont pas absolument nouvelles. Il y avait déjà une vraie connaissance par l'opinion publique de cette très forte hausse du recours aux cabinets de conseil. La Cour des comptes les chiffrent à 875 millions d'euros par an pour la seule année 2021. Donc, évidemment, elle pose les questions en termes d'enjeux de transparence, de contrôle et dans les capacités pour l'Etat à remplir ses missions.
Comment distinguer le bon du mauvais recours aux cabinets de conseil ?
Le bon recours aux cabinets de conseil, c'est un recours qui est choisi. Et en fait, trop souvent dans l'administration, on n'a pas le choix. Depuis 2006, on a gravé dans les règles budgétaires certaines normes qui empêchent le gestionnaire de l'Etat de recruter un collègue, mais qui l'autorisent à faire un chèque à un cabinet de conseil. En fait, ce que pointe la Cour des comptes et que pointait déjà le Sénat, c'est le fait que le recours aux cabinets de conseil est trop souvent devenu un réflexe.
Qui a ce réflexe ? Est-ce directement le ministre, son cabinet ou bien les administrations ?
C'est très variable. Le plus souvent, ça ne remonte pas jusqu'au niveau ministériel. Ce sont des gestionnaires qui sont pris par la contrainte. Ça a souvent été une culture, disant que le privé ferait finalement mieux que le public, coûterait donc moins cher, serait plus flexible et plus compétent.
Où est le bon équilibre entre ce que vous réclamez, plus de souplesse pour les administrations, et la Cour des comptes qui demande plus de règles ?
Je pense que ce sont vraiment les deux et que ce n'est pas du tout incompatible. Il y a besoin de règles sur le recours aux cabinets de conseil et, à l'inverse, on a besoin de moins de contraintes sur le recrutement de collègues. C'est donc un équilibre entre les deux qui, manifestement, a trop penché en faveur des cabinets de conseil au détriment des services publics et qu'il convient de rééquilibrer dans les années à venir.
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