Procès en appel des viols de Mazan : Dominique Pelicot affirme que l'accusé n'a eu "aucun doute" avant d'"abuser" de son épouse "à son insu"

Mathilde Goupil, Thibaud Le Meneec, Yann Thompson

France Télévisions

Publié le 07/10/2025 08:25 Mis à jour le 07/10/2025 21:56

Gisèle et Dominique Pelicot, lors du procès en première instance à la cour criminelle du Vaucluse, le 19 novembre 2024. (ELISABETH DE POURQUERY / FRANCE TELEVISIONS)

Dominique Pelicot, 72 ans, a été sorti de l'isolement de sa prison pour témoigner au procès en appel d'Husamettin Dogan, qui avait été condamné en première instance pour les viols de Gisèle Pelicot.

Ce qu'il faut savoir

Ce direct est terminé.

Husamettin Dogan a-t-il été "dirigé" par Dominique Pelicot lors des viols de Gisèle Pelicot ? Au deuxième jour du procès en appel des viols de Mazan, mardi 7 octobre à Nîmes (Gard), l'accusé, dont les avocats assurent qu'il a été "piégé" par Dominique Pelicot, a été confronté à l'ancien époux de la victime, dont le témoignage a débuté peu après 16h30. Ce dernier cherchait "une personne pour abuser" de son épouse "à son insu" et il a trouvé Husamettin Dogan, a-t-il raconté, avançant que l'accusé n'avait eu "aucun doute" avant de se livrer à "tout un ensemble de choses" avec Gisèle Pelicot.

Les enquêteurs témoignent. Le commissaire qui a dirigé l'enquête, également auditionné mardi, a déclaré n'avoir "aucun doute sur le fait qu'il ait eu pleinement conscience de l'état de la victime", au regard de son "comportement" sur les vidéos. Une enquêtrice décrit pour sa part l'accusé comme quelqu'un de "fuyant" et qui manque "d'empathie" "La seule marque d'empathie qu'on a pu déceler chez lui c'est quand il dit : 'Peuchère, son mari lui a fait la totale, c'est un monstre !'" Mais lui dit qu'il n'est 'pas un monstre', car 'c'est Dominique Pelicot qui m'a dit de venir et je n'ai fait que l'imiter'", a-t-elle commenté.

Deux versions opposées. L'accusé assure s'être rendu au domicile des Pelicot à Mazan (Vaucluse), dans la nuit du 28 au 29 juin 2019 en pensant participer à une rencontre libertine, après un échange avec Dominique Pelicot sur Coco.fr. Il affirme qu'il ignorait que Gisèle Pelicot serait droguée, et avoir été mis sous "pression" par l'homme plus âgé une fois sur place.

Les enquêteurs entendus mardi matin. Avant ce face-à-face attendu, la cour entendra les enquêteurs et les experts cités par la partie civile. Dominique Pelicot sera entendu vers 14 heures, avant l'interrogatoire d'Husamettin Dogan.

Les regrets de l'accusé. Lundi, lors de la première journée d'audience, l'accusé a rapidement pris la parole, promettant qu'il n'avait "jamais voulu violer cette dame". Les experts psychologues se sont succédé à la barre, reconstituant le parcours scolaire et professionnel "chaotique" de l'accusé, et mentionnant son addiction au cannabis, au tabac et à l'alcool. Cette "capacité d'empathie un peu diminuée", n'était toutefois pas de nature à "perturber son rapport à la réalité, même de façon ponctuelle", et les experts ont donc estimé qu'Husamettin Dogan était en capacité de réaliser que Gisèle Pelicot n'était pas en état de donner son consentement lors de leur rencontre.

Le Live

L'actu en continu

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#MAZAN L'audition de Dominique Pelicot en tant que témoin au procès en appel des viols de Mazan est terminée. A l'issue de sa prise de parole, l'époux de Gisèle Pelicot s'est adressé à sa femme et à son fils Florian, présents à l'audience, en face de lui : "Je voulais juste renouveler mes excuses à ma famille, celle que j'avais", a-t-il déclaré, avant de quitter la salle, entourés de policiers, selon le récit de notre journaliste Mathilde Goupil, présente sur place.
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#MAZAN Au procès en appel des viols de Mazan, la cour entend cet après-midi Dominique Pelicot.
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Alors que l'accusé assure avoir pris la fuite en comprenant que Gisèle Pelicot dormait, Dominique Pelicot dit l'avoir "raccompagné à l'entrée de la cuisine où il s'est rhabillé, et il est parti. La fuite de nuit sans connaitre les lieux, ça me semble difficile."
Mathilde Goupil
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L'accusé était-il en situation de dominé vis-à-vis de lui ? "Je n'ai jamais forcé qui que ce soit à faire quoi que ce soit, je n'ai jamais dominé qui ce soit, ils n'ont pas eu besoin de moi", répond Dominique Pelicot.
Mathilde Goupil
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Dominique Pelicot se lance désormais dans une tirade autocentrée, sur son caractère et ses conditions de détention. "On me dit que je ne suis pas empathique, que je suis froid. Je n'ai jamais cessé d'aider tout le monde toute ma vie, par gentillesse."
Mathilde Goupil
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La voix tremblante, pour la première fois de son témoignage, il rappelle : "Ça fait un an que je suis à l'isolement, je ne sors pas de ma cellule. Les seules choses qui me tiennent aujourd'hui, c'est l'écriture et la lecture. Si je n'ai pas ça, je ne suis plus là."
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#MAZAN Au procès en appel des viols de Mazan, une enquêtrice décrit les premiers interrogatoires de l'accusé. Elle évoque quelqu'un de "fuyant" qui ne reconnaît les faits qu'une fois confronté aux vidéos.
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"Sur les vidéos, il mâche du chewing-gum, il n'a pas l'air malheureux, il a l'air serein" et demande par des "gestes" à Dominique Pelicot de "lever la jambe de sa femme (...) pour pouvoir la pénétrer plus facilement", dit la policière.
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"La seule marque d'empathie qu'on a pu déceler chez lui, c'est quand il dit : 'Peuchère, son mari lui a fait la totale, c'est un monstre'." Mais lui dit qu'il n'est "pas un monstre", car "c'est M. Dominique Pelicot qui m'a dit de venir et je n'ai fait que l'imiter", ajoute-t-elle.
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"Il rejetait toute la faute sur Dominique Pelicot et pour lui, ces faits-là, qui sont criminels, sont décrits comme des 'bêtises'", ajoute la policière. "Il dit que Dominique Pelicot lui a détruit sa vie."
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Interrogé par les enquêteurs sur sa définition du viol, Husamettin D. a dit : "C'est quand on force une personne à faire ce qu'elle ne veut pas." Pourtant, a-t-il recueilli le consentement de Gisèle P. ? "Elle non, mais [celui de] son mari oui", dit-il, selon la policière.
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#MAZAN Notre journaliste Mathilde Goupil suit l'audience à Nîmes pour le procès en appel des viols de Mazan.
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Le commissaire qui a dirigé l'enquête rapporte que 107 photos et 14 vidéos ont été retrouvées pour la nuit du 28 au 29 juin 2019, durant laquelle Husamettin Dogan s'est rendu chez les Pelicot, entre 19h59 et 3h46 du matin. Husamettin D. apparaît en vidéo à 23h08. Entre la première et la dernière vidéo sur laquelle on le voit, il s'écoule "3h24", rapporte le commissaire. L'avocate de l'accusé assurait hier qu'il n'était resté que très peu de temps.
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Au total, on le voit commettre "cinq scènes de pénétration vaginale et trois scènes de pénétration buccale", selon le commissaire. "Il est clair que les deux hommes agissent de manière très prudente, minutieuse, de manière à ne pas faire de bruit", ajoute-t-il.
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L'accusé a-t-il pu être sous l'emprise de Dominique Pelicot ? Ce dernier est "directif" durant les viols reconnaît l'enquêteur, mais "on ne voit pas et on n'entend pas de menace", c'est "plus une forme de complicité, il guide le novice". "Ce n'est pas un rapport de domination."
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#MAZAN Au 2e jour du procès en appel des viols de Mazan à Nîmes, la matinée est prise par l'audition des enquêteurs et des experts cités par la partie civile, avant le face-à-face entre Dominique Pelicot et Husamettin Dogan, l'unique accusé qui a fait appel, cet après-midi.
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Faisons un nouveau rappel des principaux titres :
• #POLITIQUE Edouard Philippe demande à Emmanuel Macron d'organiser une "élection présidentielle anticipée" après l'adoption du budget. "Je ne suis pas du tout sur la ligne des insoumis (...) Je ne suis pas pour sa démission immédiate et brutale", précise l'ancien chef du gouvernement. "Je veux devenir Premier ministre pour changer le quotidien des Français", déclare de son côté Jordan Bardella, président du Rassemblement national. Suivez notre direct.
• #POLITIQUE Une réunion entre Sébastien Lecornu et les chefs de la droite et du centre est programmée ce matin à Matignon. Emmanuel Macron a chargé le Premier ministre démissionnaire de "mener, d'ici mercredi soir, d’ultimes négociations". "Je participerai à des négociations s’il y a un gouvernement de cohabitation", répond Bruno Retailleau, le patron des Républicains.
• #7_OCTOBRE Deux ans après le 7-Octobre, la société israélienne en miettes se débat contre ses traumatismes. Ce matin, des dizaines de membres des familles et d'amis des victimes ont observé le silence à 6h29 (heure locale), à Reïm, sur le site du festival de musique Nova. Suivez les commémorations dans notre direct. #PROCHE_ORIENT
• #MAZAN L'unique accusé au procès en appel des viols de Mazan va être confronté à Dominique Pelicot, auditionné cet après-midi comme témoin. Suivez l'audience dans notre direct.
le point sur l'actu
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Il est 6 heures, faisons un premier rappel des principaux titres :
• #POLITIQUE Au lendemain d'une folle journée, une réunion entre Sébastien Lecornu et les chefs de la droite et du centre est programmée ce matin à Matignon. Emmanuel Macron a chargé le Premier ministre démissionnaire de "mener, d'ici mercredi soir, d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité". Le président de la République prendra ensuite "ses responsabilités". Mais une démission est écarté, précise son entourage.
• #POLITIQUE La cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, a proposé à "toutes" les formations de gauche, de se "réunir à 9 heures dans un lieu neutre". Le PS, qui demande à nouveau à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre "issu de la gauche", a fait savoir qu'il ne participerait pas "en présence de LFI", dont "l'unique porte de sortie à la crise" est la destitution du chef de l'Etat.
• #7_OCTOBRE Après deux ans de guerre dans la bande de Gaza, la société israélienne en miettes se débat contre ses traumatismes. Voici notre reportage. #PROCHE_ORIENT
• #MAZAN Face à Gisèle Pelicot, le seul des accusés à avoir maintenu son appel dans l'affaire des viols de Mazan a réitéré sa position à l'ouverture de son procès à Nîmes. "Je n'ai jamais voulu violer cette dame", a déclaré Husamettin Dogan, ex-ouvrier de 44 ans, assurant n'avoir "jamais su qu'elle était droguée".