Budget 2026 : Sébastien Lecornu n'exclut pas de revenir sur la suppression des deux jours fériés proposée par François Bayrou

Le nouveau Premier ministre doit très rapidement s'atteler à la préparation du prochain budget, examiné au Parlement cet automne. Par ailleurs, de sources concordantes, l'ex-ministre des Armées exclut de rouvrir le conclave sur les retraites.

Article rédigé par franceinfo - avec le service politique de France Télévisions
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Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées, à Paris, le 19 mars 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
Sébastien Lecornu, alors ministre des Armées, à Paris, le 19 mars 2025. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Il s'agit d'une première évolution par rapport à la copie avancée au cours de l'été par son prédécesseur, François Bayrou. De sources concordantes à France Télévisions, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, n'exclut pas de revenir sur la suppression de deux jours fériés dans le cadre du budget 2026, une piste que l'ancien chef du gouvernement avait mise en avant pour tenter de rapporter 4,2 milliards d'euros dans les comptes de l'Etat. Les forces politiques reçues à Matignon depuis mercredi 10 septembre ont compris de leur échange avec le Premier ministre que l'idée de supprimer deux jours fériés ne sera pas retenue pour le prochain budget.

Le budget 2026 est le premier très gros dossier sur la pile du nouveau Premier ministre, nommé mardi soir par Emmanuel Macron. Le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) seront examinés au Parlement cet automne, dans un contexte budgétaire très dégradé. Sur le calendrier, le chef du gouvernement compte présenter en Conseil des ministres une copie issue de ses consultations avec le "socle commun", composé du bloc présidentiel (Renaissance, MoDem et Horizons) et de la droite.

S'ensuivra une discussion avec les parlementaires à l'Assemblée nationale, selon un participant aux consultations. Plus globalement, Sébastien Lecornu considère qu'il ne sera pas possible de repartir de zéro sur le budget, mais que les points les plus problématiques seront enlevés, avec l'objectif de proposer quelque chose de différent, d'après cette même source. Par ailleurs, Sébastien Lecornu exclut de rouvrir le conclave sur les retraites lancé par François Bayrou, ont appris franceinfo et France Télévisions de sources concordantes.

Pas de délai pour la composition du gouvernement

Conscient que son bail à Matignon est précaire, avec seulement 210 députés dans le "socle commun", bien loin de constituer une majorité à l'Assemblée, Sébastien Lecornu ne se donne pas de délai pour la composition du gouvernement et assure qu'il ne l'a pas commencée, d'après un bon connaisseur du dossier. Alors que certains ministres ont émis le souhait de quitter l'exécutif, l'ex-ministre des Armées estime qu'il ne faut pas bouleverser l'Etat, manière de signifier en creux que l'équipe gouvernementale n'a pas vocation à être chamboulée. Certains ministres, comme Gérald Darmanin à la Justice, au micro de RTL, ont d'ailleurs émis publiquement le souhait de rempiler.

Dans son bref discours de passation de pouvoir avec François Bayrou, mercredi midi, Sébastien Lecornu s'est présenté comme le Premier ministre des "ruptures" : "Il va falloir des ruptures, et pas que sur la forme, pas que dans la méthode, des ruptures aussi sur le fond", a-t-il lancé. Cette rupture n'est pas avec Emmanuel Macron, dont il est proche, mais dans la méthode avec les exécutifs passés, en recevant tout le monde, y compris les oppositions, selon un participant aux premières consultations. Viendront, ensuite, les signaux politiques, très attendus par les autres formations représentées à l'Assemblée nationale.

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